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MARTYRS-LE-FILM
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Catégorie : BUZZ

MARTYRS-LE-FILM
VIP-Blog de martyrs-le-film
  • 9 articles publiés dans cette catégorie
  • 38 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 24/05/2008 11:07
    Modifié : 30/07/2008 17:14

    Garçon (26 ans)
    Origine : COURBEVOIE
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    GRRRRRR

    07/06/2008 10:17

    GRRRRRR


    Quand la censure martyrise
    Horreur. Si la ministre de la Culture confirme l’interdiction aux mineurs, le film «Martyrs» de Pascal Laugier, vendu dans 35 pays, pourrait ne pas sortir en France.
    BRUNO ICHER
    QUOTIDIEN : mercredi 4 juin 2008


    Il n’est pas impossible que, pour la toute première fois, une décision de la Commission de classification des films aboutisse à une annulation de la sortie en salles d’un long métrage. La semaine dernière, la Commission, par treize voix contre douze, a assorti la sortie de Martyrs, de Pascal Laugier, d’une interdiction aux moins de 18 ans. La décision est, pour l’instant, soumise à l’approbation de Christine Albanel, ministre de la Culture. En attendant, le distributeur Wild Bunch a annoncé la suspension de la sortie du film, prévue le 18 juin.

    C’est un coup d’arrêt à la carrière de Martyrs, qui avait commencé sous les meilleurs auspices à Cannes. Des habitués du Marché du film le consacraient déjà comme «le meilleur film d’horreur français de tous les temps»; il a été acheté par 35 pays et plusieurs festivals (Toronto, Sitges, Locarno) ont commencé les travaux d’approche pour le compter dans leur sélection. Pendant ce temps-là, nul ne sait quand Martyrs sera visible en France.

    Zombies. «Avec Pascal Laugier, le réalisateur, et Wild Bunch, le distributeur, nous assumons totalement le parti pris du film, plus proche de l’univers de Haneke que d’un slasher américain, où des zombies se bouffent le bide, s’agace Richard Grandpierre, producteur et patron de Eskwad. Nous nous attendions à ce qu’il fasse l’objet d’une interdiction aux mois de 16 ans, mais pas ça. Concrètement, cela signifie que le film, s’il sort, ne sera pas distribué dans une centaine de salles, mais dans cinq au maximum, et que Canal + devra déprogrammer un porno du samedi soir et renoncer à le diffuser une petite dizaine de fois parce qu’il ne pourra passer qu’entre minuit et 5 heures du matin.» Autrement dit, un enterrement de troisième zone, tandis que l’affaire décuplera sans aucun doute la curiosité des amateurs du genre qui se feront un devoir de le télécharger sur le Net.

    C’est que, depuis l’affaire Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, aboutissant à une nouvelle classification interdite aux mineurs, hors X, d’autres cas ont méchamment refroidi les ardeurs des producteurs et distributeurs à se lancer dans ce genre d’aventure. Entre autres, Saw 3 de Darren Bousman, dont la sortie émaillée de divers incidents (caisses débordées, vigiles devant chaque salle dans les multiplexes…) a conduit UGC à renoncer à exploiter dans leur réseau des films dans cette situation. Ou encore de la ridicule affaire de Quand l’embryon part braconner de Koji Wakamatsu, film en noir et blanc de 1966, dont l’interdiction aux mineurs a valu au ministère de la Culture une lettre de protestation de l’association des réalisateurs japonais.

    Risques. Si elle se confirme, l’interdiction de Martyrs, le bien nommé, aura probablement des conséquences à long terme. Quel producteur désormais mettra un euro dans un film qui court ce genre de risque ? «Pas moi en tout cas», répond Richard Grandpierre. Pour autant, la mort programmée du cinéma d’horreur made in France correspond exactement au souhait de ceux qui viennent de voter cette interdiction.

    Source :
    http://www.liberation.fr/culture/329638.FR.php





    CENSURED

    07/06/2008 10:32

    CENSURED


    Scandale ! Martyrs interdit aux - 18 ans !


    Ciné / News / le 30/05/2008, 13h26
    Par Kevin Prin

     

    C'était ce Jeudi 29 Mai que la commission de classification des films (chargée d'établir les interdictions -12 ans, -16, etc) se réunissait pour donner son avis définitif sur Martyrs, nouveau film de Pascal Laugier. Une véritable bombe qui ne laissera personne indifférent, de par sa qualité, son intelligence, son interprétation, sa mise en scène et son propos renversant. Martyrs traîne néanmoins une casserole : la réputation (fausse !) d'un film ultra-gore et gratuit. Mais si on trouve effectivement dans ce film des images d'une violence inouïe, aucune d'entre elles n'est gratuite et n'attise le voyeurisme... au contraire ! Martyrs dénonce la violence qu'il montre, sans jamais s'en gargariser mais plutôt pour nous transmettre son absurdité directement dans les tripes. Le résultat est on ne peut plus viscéral : on ressort de la salle complètement secoué, énervé, enthousiaste et même avec quelques larmes.

     

    Le bruit courait depuis plusieurs semaines : la commission de classification en France risquait de donner une interdiction au moins de 18 ans à Martyrs ! Une première, puisqu'il s'agirait du premier film français à écoper d'une interdiction aussi sévère depuis la mise en place de la nouvelle classification (suite à l'affaire Baise Moi en 2000), uniquement pour une question de violence alors que seuls les films montrant de la pornographie étaient interdits aux moins de 18 ans jusqu'à présent. Or Martyrs ne contient bien évidemment pas la moindre image à connotation sexuelle.

     

    Le vote a eu lieu ce Jeudi : 25 personnes ont vu le film à 20h et se sont concertés dans la foulée. Sur ces 25 membres :

    - 13 d'entre eux ont voté pour l'interdiction au moins de 18 ans

    - 12 ne demandaient qu'une interdiction aux moins de 16.

     

    C'EST DONC OFFICIEL :

    MARTYRS EST INTERDIT AUX MOINS DE 18 ANS !


    Scandale ! Martyrs interdit aux - 18 ans !L'affiche définitive

     

    Première conséquence : la sortie de Martyrs annoncée pour le 18 Juin prochain est annulée. Seconde conséquence : ce vote crée un scandale au sein même de la commission, puisque d'un côté les exploitants de salle, syndicats de producteurs et autres personnes du milieu du cinéma, ont voté contre le -18 ans tandis que de l'autre côté les représentants d'associations de parents d'élèves, de protection des familles etc, ont voté pour. Une décision sombrement politique puisque chacun sait au sein de cette commission ce que cela implique : la mort du film, à savoir les maigres chances qu'il aurait pour que les cinémas acceptent de le diffuser. En effet, une interdiction aux moins de 18 ans ferme au film les portes de salles telles que UGC, Gaumont ou Pathé. Ces grandes chaînes ciblent leurs clients et évitent de plus en plus les films d'horreur, brisant les rotules des nombreuses tentatives de film de genre en France depuis quelques années. A L'INTERIEUR, FRONTIERE(S) ou même IRREVERSIBLE il y a quelques années, ont tous été sanctionnés dans leur diffusion alors qu'ils n'étaient même pas interdits aux moins de 18 ans. Avec une telle interdiction sur le dos, Martyrs court le risque fatale de ne sortir que dans très très peu de salles.

     

    Une décision "politique" aberrante, car, encore une fois, Martyrs est un film choc, un film important, un coup de pied dans la fourmilière et tout simplement une bonne nouvelle dans le paysage ronflant du cinéma français. Quelles seront les suites de cette affaire ? La réponse, on espère, bientôt...






    REACTIONS 4

    30/05/2008 21:44



    Citation :
    Superbe film à ne pas mettre devant toutes les rétines. Extrêmement noir et c'est un euphémisme. Le public va adorer ou abhorrer.
    Le film va très vite, aucuns temps mort. Un grand huit cauchemardesque.
    Difficile de trouver des équivalences, rien avoir avec les Slasher, films gore (bien que Martyrs soit d'une violence inouïe) et autres tentatives bis récentes.
    Les aficionados de l'action brutale seront servis (carpaccio à volonté), les autres, pour peu qu'ils encaissent la première partie devraient être bouleversé par la seconde moitié du film.
    Les incultes n'y verront que violence gratuite et sujet douteux, les concernés seront ému par cette Love Story ultime et poignante.
    De toutes façons le film trouvera son public de Hardcore Fans dans le monde entier pour peu qu'il échappe à la censure (la bête n'est pas morte).
    Comme dirait un responsable marketing : "Un film coups de poing !".




    Citation :
    Au cours d'une projection privée, j'ai vu "martyrs" qui n'est pas encore fini. C'est difficile de décrire le choc que j'ai subi. C'est le meilleur film de toute la vague récente de films d'horreur: dur, violent, gore et radical mais aussi incroyablement émouvant, triste!! Je ne veux pas dévoiler l'intrigue, mais le film bascule dans la dernière demi-heure vers quelque chose qui l'emmène dans des contrées quasi "kubrickienne". Je suis sorti sur le cul, les larmes aux yeux, tremblant comme une feuille et je suis encore sous le choc deux jours après la projo. J'avais des réserves sur "Saint-ange" mais "martyrs" est a des années lumières, différent à tout point de vue: C'est un film abouti, totalement organique, violent, rapide et habité sans le côté froid et posé de "Saint-Ange". Les deux actrices sont incroyables (enfin un film de genre bien joué!!!) et le montage est excellent!! (je crois que c'est le même monteur que "Saint-ange", sébastien prangeare)


    Citation :
    le film est violent graphiquement, mais plus les images sont violentes plus le film a un ton triste. Je l'ai aussi vu et je confirme tous les avis ci-dessus : c'est un très grand film, de loin LE MEILLEUR dans le genre "horreur" depuis TRES longtemps.

    C'est fin, intelligent, bouleversant. Oui on peut sortir en chialant. Et si on pleure pas, on sait pas quoi dire pendant au moins 20mns voire 1 heure...



    Citation :
    Oubliez tous les autres films de genre français, vous m'entendez bien TOUS. Martyrs est le premier grand film de genre réalisé en france, une bombe atomique, un film qui a un impact nucléaire.
    Si le festival de Cannes refuse de montrer ce film, il faudra alors supprimer le festival de Cannes et en finir avec l'hypocrisie française. Martyrs est un chef d'oeuvre crépusculaire, noir, violent, sadique, fort, un film qui vous prend aux tripes et ne vous lache plus des heures après la projection, un film qui va faire l'effet d'une bombe, et va déchainer les bien pensants qui vont lui attribuer tous les maux dont ils sont les premiers coupables, le plus grand film de genre européen depuis SUSPIRIA ou ZOMBIE ou THE BEYOND.
    Pascal Laugier a réussi un coup de maitre, dans le marasme actuel, le tas puant de fumier qu'est le cinéma français, ce film brille de milles feux. C'est un diamant dans la poubelle



    Citation :
    Le cinéma d'horreur actuel n'a plus d'âme. Il s'enlise d'année en année vers autre chose que de l'horreur. Le terme à tendance à être employé n'importe comment dans le seul intérêt de remplir les poches des producteurs. Le contenu n'a d'égal que le néant ou d'idées « déjà vues ». Il est donc difficile aujourd'hui de dire qu'un film d'horreur impressionne. Rares sont tout du moins les bonnes occasions. Et quand ces dernières se présentent, on les ampute, on les revisite aux États Unis, ou on les censure. Cette notion de censure à une importance prépondérante dans notre société. Souvent décrit comme le mal, le film d'horreur connaît encore dans notre pays, la France, une répulsion.

    Il est intéressant de notifier que malgré tout une vague de productions horrifiques issue de la francophonie s'expérimente et tente d'atomiser l'impasse dans laquelle depuis presque 30 ans le cinéma de genre s'est endormit. Employer le cinéma d'horreur contre notre réalité sociale et le monde en général. Prêcher l'état de la société au travers du mal-être ambiant. Le second film de Pascal Laugier, "MARTYRS", n'est pas moins qu'une excellente réflexion sur l'avenir du cinéma de genre global et se permet même de targuer la conscience morale face à la violence.

    Choquant et bouleversant, "MARTYRS" fait ressentir toutes les émotions de l'homme au travers de son histoire. Un conte noir extrêmement pessimiste vécu comme un appel à l'aide. Un cri de guerre contre la société actuelle. Un hypercut qui nous foudroie à l'issue. On en sort limite lapidé tant la monstruosité du récit est forte en dommages. Mais comment peut-on arriver à ça ? On ne pourra pas dire qu'en tant que fans de genre, nous attendions de connaître un jour un renouveau en matière de film d'horreur. À chaque fois, on s'éprend, et très souvent le résultat attendu n'est jamais à la hauteur de nos simples espérances.

    Le voilà le renouveau. Incarné en "MARTYRS" et il surprend. Rare la cruauté n'aura été ainsi contée. Pascal Laugier s'est incroyablement lâché. Ce cinéaste n'est autre qu'un grand barjot doué. Loin est l'époque de la "SAINT ANGE". Le diabolique "MARTYRS" nous pétrifie. Crampés au fauteuil, nous sommes tous passéistes face à l'horrifiante fiction transgressive qui nous gobe en moins d'un petit quart d'heure, le temps de présenter ses deux personnages.

    Lucie est une petite fille qui vient d'être hospitalisée dans un service pédiatrique, elle a été séquestrée et battue par des hommes, la police tente d'ailleurs de les retrouver mais toutes les pistes les mènent vers des culs de sac. Lucie est une petite traumatisée, elle est agressive et sauvage. A son arrivée à la clinique, elle rencontre une fillette prénommée Anna, victime d'abus sexuels par ses proches. Très vite, elles deviennent inséparables. Les années passent, une famille déjeune dans leur maison isolée en pleine forêt. Une jeune femme frappe à la porte. C'est Lucie. Le père de famille ouvre. La jeune femme lève la tête et lui dit « vous vous rappelez de la petite fille que j'étais ? », armée d'un fusil, elle shoote l'homme qui s'écroule au sol avant de refermer la porte et de descendre la mère et leurs deux enfants. Quelques minutes plus tard, Lucie, au milieu de ce bain de sang, téléphone à son amie Anna. Cette dernière lui ordonne de rester là et de ne plus rien faire. En panique, Lucie raccroche avant même d'entendre les derniers mots d'Anna. La jeune femme est en effet de plus en plus paniquée. Elle l'entend à nouveau. Elle entend derrière son épaule cette terrifiante respiration qui hantait ses nuits dans le noir gamine...

    Perturbant. Lorsque le murmure se fait ressentir pour la seconde fois nous sommes nous aussi pris au piège de ce terrifiant cauchemar. Tout est alors inattendu. Inutile pour vous autres de n'essayer rien qu'un peu d'imaginer la démence contée. Pascal Laugier nous assomme au moins 3 fois au cours du film. "MARTYRS" bascule de genre en genre, le spectateur est ainsi désorienté, laissé seul sur ses rotules tant ce qui lui est présenté est tellement proche de sa réalité et en même temps inexplicable. Chaque coup est brutal. Chaque retournement est renversant. La violence dans "MARTYRS" est inouïe mais jamais gratuite. Une violence qui n'est pas pour autant exagérée ou explicite. Pascal Laugier a su doser les frayeurs et les effets chocs pour ne jamais plomber son film. "MARTYRS" est un film jusqu'auboutiste. Un film d'horreur totalement assumé et malsain. De l'horreur humaine à la boucherie sans vergogne, de la folie tragique au fantastique, de l'épouvante au drame social, "MARTYRS" foudroie de terreur le simple spectateur que nous sommes.

    Ce qui est d'autant plus intéressant c'est de pouvoir découvrir le film sans en appréhender l'issue, et de se répéter sans cesse « ce n'est pas possible comment peut il filmer ça ». Et pourtant, Pascal Laugier le fait. Et il le fait, surprenant encore, intelligemment. C'est l'une des grandes forces de son film. Surprendre le spectateur dans un genre qui a été descendu ces dernières années avec des productions souvent inutilement conçues. "MARTYRS" est d'une monstruosité sans égale. Le film se permet d'effrayer le spectateur. De le faire taire, de l'éviscérer, de l'hanter au plus profond de ses entrailles bien après la projection. On en ressort secoué, totalement désorienté, sans pour autant savoir qui l'on est.

    Le personnage de Lucie, incarnée par Mylène Jampanoï, est juste démentiel. Cette actrice parvient à donner à son personnage une grande crédibilité. A la fois tourmentée et touchante, Mylène captive nos regards pour ne jamais plus les lâcher. C'est une quête, un besoin vital pour elle que de nous montrer la folie et le barbarisme humain. C'est une survivante. Elle se confronte à une vérité bien plus horrifiante et cauchemardesque que ce qu'elle a vécue plus jeune. Ce besoin de vengeance qui l'attire à la lecture du journal où elle semble reconnaître un de ses tortionnaires. Elle est comme possédée, habitée, par une force extrême et une soif de paix intérieure. Cet état d'esprit nous rappelle le personnage de Jennifer Hills (Camille Keaton) dans "œIL POUR œIL" ("DAY OF WOMAN") de Meir Zarchi. Avec un personnage comme Lucie, le Rape and Revenge n'a jamais aussi bien porté ses termes. Mylène Jampanoï est traumatisante. Sur son corps, elle porte les stigmates de notre société. C'est juste perturbant. Morjana Alaoui quant à elle fait figure d'amie mère toujours prête à épauler sa camarade quand ça ne va pas. Son interprétation est remarquable. A la fois simple et généreuse, son personnage nous bouleverse et nous conforte. Morjana amène une telle puissance à son personnage provoquant le silence général lors de passages extrêmement pénibles. Le récit n'en est qu'enrichit. L'amitié des deux jeunes femmes est forte. Solide. Elles sont liées corps et âmes. Elles se complètent. Ensemble, elles surmontent leur mal-être. Il est intéressant de souligner à quel point les deux actrices semblent s'être mises en danger.

    Benoît Lestang ("LA CITE DES ENFANTS PERDUS", "BABY BLOOD"), l'homme derrière vos prochaines nuits de cauchemars, s'est fait extrêmement plaisir en confectionnant des effets de maquillages gores très réussis et notamment une créature aussi effrayante que l'agonisante sœur Zelda de Denise Crosby dans "SIMETIERRE", l'adaptation de Mary Lambert.

    Pour son deuxième film, Pascal Laugier fait preuve d'un indéniable savoir-faire, il filme au plus près des corps ses personnages jusqu'à l'étouffement. Cela déroute et en même temps bouleverse. La tension est omniprésente. Sombre et soigné, le travail est vraiment à la hauteur de ce qui nous est conté. Il y'a aucun laisser-aller bien au contraire tout est réfléchi. Toutefois, la faiblesse budgétaire se ressent lors d'une des séquences les plus pénibles du film. Déviant le « spectacle » si ce mot a vraiment sa place dans ce film vers le cinéma trash. Le film en est conforté dans son esprit de radicalité mais a tendance à trop désorienter le spectateur déjà très perturbé. Cette complexité porte défaut mais ne limite pas le film à exceller.

    Dernier point sur la bande originale du film qui est juste à tomber. Confectionnée par les frères Cortès, déjà derrière l'excellente bof expérimentale d'"EDEN LOG". A la fois brute comme ses personnages et envoûtante, la musique accompagne avec justesse les images. C'est une très belle composition. Et c'est cette dernière qui mène les dernières minutes du film vers la haute marche du drame humain. Donnant au film une ambiance pesante chargée d'émotions. La musique hante nos esprits et par moment, elle arrive même à talonner l'excellent score du jeu vidéo SILENT HILL 2.

    Le film nous invite à revoir nos classiques. Il s'impose désormais comme une référence absolue de l'horreur. "MARTYRS" impressionne. Son histoire est bouleversante. Sans nul doute, il est le film le plus traumatisant depuis ces 30 dernières années.

    10/10
    Citation :
    Autant le confier immédiatement : Martyrs est une de ces réussites ultimes et hallucinantes qui risque de vous clouer au pilori. Que vous ayez aimé ou non, la réaction devrait être la même : l'incapacité totale à vous en remettre ou même à disserter dessus avec des arguments constructifs. C'est ce que l'on appelle plus communément un choc qui rassemble tout ce que l'on pouvait attendre d'un film de genre français et qui affiche la même ambition dans le fond (scénario de malade qui part d'un point A pour une destination inconnue) et la forme (mise en scène viscérale, sensible aux affects de ses deux protagonistes traumatisées). Sans en avoir l'air, le résultat renvoie à une bonne époque où l'on pouvait aller au cinéma en étant sûr de voir quelque chose de nouveau et de ressortir de la salle sur les rotules. En jouant la carte de la différence, Martyrs ne répond pas à des mouvances actuelles ou prédéterminées. Mais il fonctionne à double tranchant: ce qu'il propose est si radical, audacieux et offensif que personne ne va être d'accord. Pour plusieurs raisons. Pour commencer, ce film s'adresse en priorité aux férus de cinéma radical qui supportent toutes les propositions extrêmes. En cela d'ailleurs, Martyrs va au-delà du simple film d'horreur efficace (ce qui en soi serait déjà estimable) pour le transcender et lui donner une noblesse rare. C'est moins un film d'horreur qu'un film sur l'horreur (celle, insoupçonnable, tapie dans notre quotidien familier ou encore celle liée à toutes les formes d'oppressions). Aveuglé par sa détermination, Pascal Laugier prend le risque de déconcerter - le mot est faible - tout ceux qui considèrent l'horreur comme un sous-genre ou alors se contentent des rideaux de fumée scandaleux.

    A en juger les réactions lors des premières projections, le film choque autant par ce qu'il montre que par ce qu'il raconte. Sans doute parce qu'il renvoie aux limites émotionnelles d'un spectateur qui n'a plus l'habitude d'être bousculé. Idéologiquement, Martyrs serait, murmure-t-on, nauséabond. Au dernier festival de Cannes, où le film a été refusé de toutes les sections avant de se retrouver au Marché du film dans des salles bondées, certains ont cru judicieux de crier au «film facho» en singeant leurs ancêtres qui il y a trente ans taxaient du même anathème débile les oeuvres immenses d'un Pasolini sans en goûter la poésie immorale et la choquante beauté. La bonne nouvelle, c'est que Laugier ne fait pas de compromis pour s'octroyer une liberté dont se revendiquaient certaines oeuvres impures et mutantes des années 70-80 réalisées par Andrzej Zulawski. Martyrs peut être vu comme le descendant fragile de Possession qui en apparence ressemblait à un film d'horreur vaudevillesque (une femme trompe son mari avec un monstre) et en réalité redistribuait les cartes du vice et de la vertu, disséquait la paranoïa, flirtait avec la folie pure, auscultait la politique d'un pays fragile. Autant dire que ceux qui cherchent dans l'enfer (très) lugubre de Martyrs une once de morale réconfortante peuvent aller voir ailleurs. Vaste débat que celui de la posture morale au cinéma...

    Dès les premières images de Martyrs, on est intrigués par la manière dont Laugier introduit son histoire. On voit, à travers des images d'archive, deux filles traumatisées dans un hôpital. L'une d'elles a été kidnappée quelques mois plus tôt. Depuis, elle est poursuivie par un monstre de la plus répugnante apparence. Quinze ans plus tard, nous sommes dans une famille tout sourire en pleine discussion devant un bon bol de Ricoré. A priori, pas grand-chose à voir avec le prologue. Une femme sonne à la porte et assassine sauvagement les membres de ladite famille. De ce basculement hystérique de l'ordinaire à l'extraordinaire, rien ne nous est épargné. Nous n'en sommes qu'aux dix premières minutes du film, et ce n'est que le début du cauchemar. Le tri entre les réceptifs et les réfractaires sera immédiatement fait. Pascal Laugier, que l'on ne savait pas aussi offensif, bousille une valeur de sitcom (la sacro-sainte cellule familiale) avant de faire évoluer son script toutes les quinze minutes de manière plus cohérente que gratuite. Petit à petit, par la grâce du montage, la structure du film s'éclaircit et l'histoire devient celle d'une ascension. Pour l'illustrer, le cinéaste couillu obéit à un mouvement permanent qui consiste à passer de la surface (clean) à la profondeur (effrayante). Comprendre qu'il montre ce qui se passe en surface (ce qu'un film d'horreur lambda se serait contenté de montrer avec si possible une utilisation consommée du hors champ pour ne pas brusquer les esprits trop fragiles) et en profondeur (le contre-champ ignoble qu'il ose filmer avec une crudité souvent insoutenable). Produire ainsi du mouvement contradictoire et paradoxal témoigne de l'intelligence et de la maîtrise de Laugier, engagé tout entier dans sa radicalité singulière mais aussi et surtout dans son désir de cinéma.


    Une fois digéré les images auxquelles certains s'ingénient avec complaisance à accoler le qualificatif de "pornographiques", on s'interroge sur les raisons d'une telle débauche de violence. Et l'on comprend non pas un message (merci bien) mais bel et bien pourquoi le cinéaste impose cette violence graphique quitte à provoquer une répulsion immédiate et tomber dans la complaisance. Ce n'est qu'avec le recul que l'on peut alors apprécier le film à sa juste valeur et déterminer ses qualités intrinsèques. A savoir un film bicéphale, une hydre à deux têtes, parfaite jonction entre cinéma de genre et cinéma d'auteur qui peut s'affranchir - enfin - du risque d'être cantonné au rôle anecdotique de film provocant pour geeks impulsifs. La scène finale de Martyrs (que l'on ne voit pas venir) est suffisamment forte pour justifier l'impact de tout ce qui a précédé, essentiellement d'un point de vue émotionnel. En cédant au réflexe instinctif qui consiste à quitter la salle, le spectateur trop effrayé risque de manquer une pièce fondamentale au puzzle (la fin justifiant les moyens). Mais tout l'intérêt ne réside heureusement pas dans cette révélation inattendue.

    Qu'on le prenne pour un pervers ou un manipulateur, Pascal Laugier possède une vraie intégrité. Manifestement, il n'a rien d'un faiseur opportuniste qui veut grossir les rangs des petits réalisateurs européens espérant faire un tour à Hollywood et se faire bouffer tout cru par un système vociférateur. Si le film a plus de chance de fonctionner à l'étranger qu'en France, il assure une telle intransigeance et un tel caractère que Laugier tient manifestement à son indépendance. En l'état, Martyrs est nettement plus abrasif que Saint-Ange, premier long métrage nostalgique dans lequel Virginie Ledoyen était paumée dans des limbes, quelque part entre Argento, Polanski et Loncraine. On se souvient de la dernière partie organique à la fois troublante et ratée, où le personnage principal de femme enceinte franchissait un miroir pour voir ce qui se passait de l'autre côté. Encore un moyen de voir ce qui se tramait derrière les apparences et de faire remonter les traumatismes à la surface. Elle se trouvait face à des orphelins fantomatiques et difformes avant d'accoucher dans des conditions opératiques. Martyrs reprend cette structure sans tomber dans la figure stylistique. La vraie différence avec Saint-Ange, c'est que le récit, ici, n'est pas encombré de références tutélaires pour s'acheter une crédibilité auprès des puristes. Si le précédent film ressemblait à un exercice de style toujours à deux doigts de s'abîmer dans le maniérisme, Martyrs permet à Laugier de gratter l'étiquette tenace de sous-Christophe Gans plus cinéphile que cinéaste. Ici, on a affaire à un vrai cinéaste, et ce même si les premières images peuvent évoquer le Brian de Palma de Sisters (voire même le Douglas Buck de Family Portraits). Ensuite, c'est totalement différent: le résultat acquiert fissa une identité mal identifiable et touche à quelque chose de pernicieux et de rare. De plus beau aussi; parce que c'est beau, un cinéaste qui se met en danger envers et contre tous. De là à ouvrir une brèche? Peut-être pas. De là à marquer les esprits? Assurément.

    La différence foncière entre Martyrs et les récents A l'intérieur, Frontières, tentatives françaises de cinéma de genre (aussi respectables soient-elles) vient d'un VRAI scénario qui ne tombe pas dans les écueils coutumiers (le second degré, la citation parodique, la gratuité triviale, la dérision, l'humour pataud, défauts dont le genre souffre atrocement depuis quelques années maintenant). L'absence d'humour fonctionne de pair avec l'absence de jugement. Au même titre qu'on s'attache au sort incertain des deux filles, l'humanité du monstre, de celui que l'on ne distingue pas dans la vie de tous les jours mais qui est à l'origine de ce calvaire boucher, est également mise en avant. Les bourreaux, qui ne ressemblent pas à des boogeyman, sont même à l'origine des enjeux dramatiques du film : qui sont-ils ? Ont-ils un visage ? Comment fonctionnent-ils ? Appartiennent-ils au réel ou au fantasme? Rien qu'avec ça, on veut en connaître plus sur leurs motivations. Et c'est sans doute pour cette raison que Martyrs met si mal à l'aise: on ne sait pas où se trouve le point de vue du cinéaste sur ce qu'il filme, s'il cautionne ou s'il se contente de radiographier une réalité. Toujours, il effectue le bon choix: celui de nous laisser désarmé face à cette histoire et de ne pas plaquer de jugement. A tous les points de vue, Pascal Laugier a su instiller la tension idéalement monstrueuse pour astreindre et édifier ce bloc sacrément perturbant. A ceux qui le rejettent, rappelons que les films majeurs sont souvent ceux qui ne font pas l'unanimité. Martyrs, film terrible et définitif, en a la grandeur.

    Romain Le Vern - 10
    Un film hallucinant, toujours cohérent même dans la fureur, mature et unique, dont les images, puissantes, poursuivent longtemps après la projection.
    Kevin Dutot - 1
    Un anesthésiant qui pourra uniquement satisfaire les amateurs de chair fraîche... Pour les autres c'est la débandade totale.
    Vincent Martini - 9
    Sauvage, sublime, fragile, courageux, le film de Pascal Laugier parvient sans peine à se hisser au sommet des oeuvres françaises rares et marquantes qui n'en finissent pas de nous hanter.

    Citation :
    C'est hallucinant et c'est, je pense, sincèrement, que c'est le meilleur film d'horreur jamais fait en france. C'est ultime, incroyablement et violent, mais surtout : Il y a un scénario ! Un scénario incroyable. Pour moi c'est le même choc que à l'époque quant on voyait massacre à la tronçonneuse. C'est du cinéma d'horreur jusqu'au boutiste, c'est vraiment incroyable et je dois avouer avoir eu du mal à dormir cette nuit. Tout les fans de cinéma d'horreur qui attendait un tel film vont être ravi et vont être, peut-être, un peu choqué. Quelques personnes ont vraiment été choqué, beaucoup de monde qui adorent. Ceux qui sortaient du film étaient troublés car il faut un peu de temps pour digérer.



    Citation :
    C'est pour moi un des meilleurs films d'horreur pour les fans du genre.




    Citation :
    Un film impressionnant qui au délà de sa provocation et de sa radicalité, a vraiment un discours sur la violence qui fait que l'on échappe totalement à l'exercice de style gratuit. Je trouve qu'il s'agit plus d'un film d'auteur que de genre. C'est remarquablement interprété. Et c'est donc un film vraiment incroyable, ce qui est étonnant de la part du réalisateur de saint ange. Martyrs est l'idéal de ce que l'on pouvait attendre du cinéma français.


    Au delà du fantastique. Au delà de l'horreur. Au delà de l'indicible. Voir Martyrs et mourir.


    Le plus grand film d'horreur français depuis un demi-siècle existe. Je l'ai vu. Il s'appelle Martyrs. Un film qui dépasse l'entendement, et toute forme de critique traditionnelle. Chroniquer Martyrs selon les règles de la presse cinéma serait une chose vaine. A quoi bon raconter l'histoire du film ? Martyrs s'apparente à ces experiences ultimes de l'existence, qui sont difficilement retranscriptibles. On ne raconte pas un accident dont on a miraculeusement échappé indemne, ou sa plus folle nuit d'amour. On les vit.

    Oubliez le (minuscule) budget du film. Oubliez l'histoire. Oubliez Saint-Ange, le premier film décrié (et pourtant aux qualités indéniables) de Pascal Laugier. Oubliez la promotion (ou plutôt la criminelle absence de promotion). Oubliez les Saw, Hostel, Frontière(s), Irréversible, ou tout autre film "extrème" auquel celui-ci pourrait être comparé. La portée de Martyrs va bien au delà de la triviale production d'horreur / fantastique des cinq dernières années. Martyrs pulvérise la distance entre film et spectateur, le propulse dans un voyage au bout de l'enfer et de lui-même. Quelque chose d'inégalé, d'inespéré.

    Martyrs fait partie de cette catégorie de films trop rare au cinéma. Celle qui donne au spectateur des moments qu'il va chérir (ou haïr) jusqu'à la fin de ses jours. Souvenez-vous, Ben qui après avoir lutté toute la nuit, se fait flinguer par un chasseur idiot dans La Nuit des Morts-Vivants. Le final de 2001 Odyssée de l'Espace. L'épilogue des Frissons de L'Angoisse. Le premier meurtre de Suspiria... C'est cette essence, cette distillation de l'horreur, cette habileté a basculer dans l'indicible, ce savoir-faire oublié, que Martyrs réussi (enfin !) à retrouver.

    Difficile donc d'en dire plus sans compromettre aux futurs spectateurs l'expérience Martyrs. Contentons nous de noter que ce film possède l'une des plus belles déclaration d'amour que l'on ait pu voir depuis la naissance du cinéma (superbement jouée par deux femmes, Morjane Aloui et Mylène Jampanoi). Que la construction déroutante du film, jouant sur la connaissance des genres du spectateur, est très habile, et abouti à une désorientation sensorielle similaire à celle que va expérimenter le personnage principal, garantissant ainsi une identification totale. Et enfin qu'une séquence ultra-violente de 20mn sans dialogue, juste avant le dernier acte du film, va choquer, non pas pour son graphisme, (qui ne descend jamais dans l'exploitation gratuite, quoi qu'essayeront de vous en convaincre les détracteurs), mais pour le traumatisme psychologique qu'elle fait subir à l'actrice principale, et par identification au spectateur.

    Martyrs, c'est sûr, va diviser. Il n'y a pas trois manières d'appréhender la puissance du film. Adhésion, ou rejet total vont être à l'ordre du jour. C'est qu'à l'heure ou la France vit le triomphe de la comédie régressive, préférant faire l'autruche devant la crise de société, la dépression économique et la perversion des valeurs, Martyrs fait figure d'œuvre salutaire et transgressive. A la fois un acte de résistance, et de sanité.

    Certes, l'incompréhension va être de mise pour une partie du public. On entend déjà, dans les coursives du marché du film, se murmurer des accusations (injustifiées) de misogynie, voir de fascisme. Mais au delà de la controverse qu'il va provoquer, une seule chose doit compter : tout amoureux du cinéma qui se respecte, ne peut pas mourir sans avoir vu cette œuvre démentielle qu'est Martyrs.

    Le cinéma d'horreur actuel n'a plus d'âme. Il s'enlise d'année en année vers autre chose que de l'horreur. Le terme à tendance à être employé n'importe comment dans le seul intérêt de remplir les poches des producteurs. Le contenu n'a d'égal que le néant ou d'idées « déjà vues ». Il est donc difficile aujourd'hui de dire qu'un film d'horreur impressionne. Rares sont tout du moins les bonnes occasions. Et quand ces dernières se présentent, on les ampute, on les revisite aux États Unis, ou on les censure. Cette notion de censure à une importance prépondérante dans notre société. Souvent décrit comme le mal, le film d'horreur connaît encore dans notre pays, la France, une répulsion.

    Il est intéressant de notifier que malgré tout une vague de productions horrifiques issue de la francophonie s'expérimente et tente d'atomiser l'impasse dans laquelle depuis presque 30 ans le cinéma de genre s'est endormit. Employer le cinéma d'horreur contre notre réalité sociale et le monde en général. Prêcher l'état de la société au travers du mal-être ambiant. Le second film de Pascal Laugier, "MARTYRS", n'est pas moins qu'une excellente réflexion sur l'avenir du cinéma de genre global et se permet même de targuer la conscience morale face à la violence.

    Choquant et bouleversant, "MARTYRS" fait ressentir toutes les émotions de l'homme au travers de son histoire. Un conte noir extrêmement pessimiste vécu comme un appel à l'aide. Un cri de guerre contre la société actuelle. Un hypercut qui nous foudroie à l'issue. On en sort limite lapidé tant la monstruosité du récit est forte en dommages. Mais comment peut-on arriver à ça ? On ne pourra pas dire qu'en tant que fans de genre, nous attendions de connaître un jour un renouveau en matière de film d'horreur. À chaque fois, on s'éprend, et très souvent le résultat attendu n'est jamais à la hauteur de nos simples espérances.

    Le voilà le renouveau. Incarné en "MARTYRS" et il surprend. Rare la cruauté n'aura été ainsi contée. Pascal Laugier s'est incroyablement lâché. Ce cinéaste n'est autre qu'un grand barjot doué. Loin est l'époque de la "SAINT ANGE". Le diabolique "MARTYRS" nous pétrifie. Crampés au fauteuil, nous sommes tous passéistes face à l'horrifiante fiction transgressive qui nous gobe en moins d'un petit quart d'heure, le temps de présenter ses deux personnages.

    Lucie est une petite fille qui vient d'être hospitalisée dans un service pédiatrique, elle a été séquestrée et battue par des hommes, la police tente d'ailleurs de les retrouver mais toutes les pistes les mènent vers des culs de sac. Lucie est une petite traumatisée, elle est agressive et sauvage. A son arrivée à la clinique, elle rencontre une fillette prénommée Anna, victime d'abus sexuels par ses proches. Très vite, elles deviennent inséparables. Les années passent, une famille déjeune dans leur maison isolée en pleine forêt. Une jeune femme frappe à la porte. C'est Lucie. Le père de famille ouvre. La jeune femme lève la tête et lui dit « vous vous rappelez de la petite fille que j'étais ? », armée d'un fusil, elle shoote l'homme qui s'écroule au sol avant de refermer la porte et de descendre la mère et leurs deux enfants. Quelques minutes plus tard, Lucie, au milieu de ce bain de sang, téléphone à son amie Anna. Cette dernière lui ordonne de rester là et de ne plus rien faire. En panique, Lucie raccroche avant même d'entendre les derniers mots d'Anna. La jeune femme est en effet de plus en plus paniquée. Elle l'entend à nouveau. Elle entend derrière son épaule cette terrifiante respiration qui hantait ses nuits dans le noir gamine...

    Perturbant. Lorsque le murmure se fait ressentir pour la seconde fois nous sommes nous aussi pris au piège de ce terrifiant cauchemar. Tout est alors inattendu. Inutile pour vous autres de n'essayer rien qu'un peu d'imaginer la démence contée. Pascal Laugier nous assomme au moins 3 fois au cours du film. "MARTYRS" bascule de genre en genre, le spectateur est ainsi désorienté, laissé seul sur ses rotules tant ce qui lui est présenté est tellement proche de sa réalité et en même temps inexplicable. Chaque coup est brutal. Chaque retournement est renversant. La violence dans "MARTYRS" est inouïe mais jamais gratuite. Une violence qui n'est pas pour autant exagérée ou explicite. Pascal Laugier a su doser les frayeurs et les effets chocs pour ne jamais plomber son film. "MARTYRS" est un film jusqu'auboutiste. Un film d'horreur totalement assumé et malsain. De l'horreur humaine à la boucherie sans vergogne, de la folie tragique au fantastique, de l'épouvante au drame social, "MARTYRS" foudroie de terreur le simple spectateur que nous sommes.

    Ce qui est d'autant plus intéressant c'est de pouvoir découvrir le film sans en appréhender l'issue, et de se répéter sans cesse « ce n'est pas possible comment peut il filmer ça ». Et pourtant, Pascal Laugier le fait. Et il le fait, surprenant encore, intelligemment. C'est l'une des grandes forces de son film. Surprendre le spectateur dans un genre qui a été descendu ces dernières années avec des productions souvent inutilement conçues. "MARTYRS" est d'une monstruosité sans égale. Le film se permet d'effrayer le spectateur. De le faire taire, de l'éviscérer, de l'hanter au plus profond de ses entrailles bien après la projection. On en ressort secoué, totalement désorienté, sans pour autant savoir qui l'on est.

    Le personnage de Lucie, incarnée par Mylène Jampanoï, est juste démentiel. Cette actrice parvient à donner à son personnage une grande crédibilité. A la fois tourmentée et touchante, Mylène captive nos regards pour ne jamais plus les lâcher. C'est une quête, un besoin vital pour elle que de nous montrer la folie et le barbarisme humain. C'est une survivante. Elle se confronte à une vérité bien plus horrifiante et cauchemardesque que ce qu'elle a vécue plus jeune. Ce besoin de vengeance qui l'attire à la lecture du journal où elle semble reconnaître un de ses tortionnaires. Elle est comme possédée, habitée, par une force extrême et une soif de paix intérieure. Cet état d'esprit nous rappelle le personnage de Jennifer Hills (Camille Keaton) dans "œIL POUR œIL" ("DAY OF WOMAN") de Meir Zarchi. Avec un personnage comme Lucie, le Rape and Revenge n'a jamais aussi bien porté ses termes. Mylène Jampanoï est traumatisante. Sur son corps, elle porte les stigmates de notre société. C'est juste perturbant. Morjana Alaoui quant à elle fait figure d'amie mère toujours prête à épauler sa camarade quand ça ne va pas. Son interprétation est remarquable. A la fois simple et généreuse, son personnage nous bouleverse et nous conforte. Morjana amène une telle puissance à son personnage provoquant le silence général lors de passages extrêmement pénibles. Le récit n'en est qu'enrichit. L'amitié des deux jeunes femmes est forte. Solide. Elles sont liées corps et âmes. Elles se complètent. Ensemble, elles surmontent leur mal-être. Il est intéressant de souligner à quel point les deux actrices semblent s'être mises en danger.

    Benoît Lestang ("LA CITE DES ENFANTS PERDUS", "BABY BLOOD"), l'homme derrière vos prochaines nuits de cauchemars, s'est fait extrêmement plaisir en confectionnant des effets de maquillages gores très réussis et notamment une créature aussi effrayante que l'agonisante sœur Zelda de Denise Crosby dans "SIMETIERRE", l'adaptation de Mary Lambert.

    Pour son deuxième film, Pascal Laugier fait preuve d'un indéniable savoir-faire, il filme au plus près des corps ses personnages jusqu'à l'étouffement. Cela déroute et en même temps bouleverse. La tension est omniprésente. Sombre et soigné, le travail est vraiment à la hauteur de ce qui nous est conté. Il y'a aucun laisser-aller bien au contraire tout est réfléchi. Toutefois, la faiblesse budgétaire se ressent lors d'une des séquences les plus pénibles du film. Déviant le « spectacle » si ce mot a vraiment sa place dans ce film vers le cinéma trash. Le film en est conforté dans son esprit de radicalité mais a tendance à trop désorienter le spectateur déjà très perturbé. Cette complexité porte défaut mais ne limite pas le film à exceller.

    Dernier point sur la bande originale du film qui est juste à tomber. Confectionnée par les frères Cortès, déjà derrière l'excellente bof expérimentale d'"EDEN LOG". A la fois brute comme ses personnages et envoûtante, la musique accompagne avec justesse les images. C'est une très belle composition. Et c'est cette dernière qui mène les dernières minutes du film vers la haute marche du drame humain. Donnant au film une ambiance pesante chargée d'émotions. La musique hante nos esprits et par moment, elle arrive même à talonner l'excellent score du jeu vidéo SILENT HILL 2.

    Le film nous invite à revoir nos classiques. Il s'impose désormais comme une référence absolue de l'horreur. "MARTYRS" impressionne. Son histoire est bouleversante. Sans nul doute, il est le film le plus traumatisant depuis ces 30 dernières années.

     






    INTERDIT AUX MINEURS

    30/05/2008 21:31



    http://horreur.com/nouvelle-1509-martyrs-interdit-aux-mineurs.html NO COMMENT




    REACTIONS 3

    25/05/2008 14:06

    REACTIONS 3




    Le prochain exemple en date est Martyrs, un film de genre réalisé par Pascal Laugier, qui risque fort de connaitre les foudres de la censure, mais plus grave encore, des distributeurs. Car cela fait un certain temps que non seulement produire un film dit transgressif est devenu de plus en plus difficile en France, les budgets alloués par les télés allant vers des comédies familiales se ressemblant toutes plus les unes que les autres.

    Mais en plus quand sortent des films qui ont dû batailler avec des contraintes de travail épuisantes et des budgets ridicules, ce sont les cinémas eux-mêmes qui leur ferment les portes : distribution hasardeuse, dans une poignée de cinoches seulement, certains multiplexes passant parfois le film du moment dans 5 salles différentes. UGC refuse de d iffuser purement et simplement tout film d'horreur interdit aux moins de 16 et 18 ans, depuis des soit disant incidents lors d'une projection de Saw 3 (qui s'est vu affublé d'une incohérente mais féroce interdiction aux moins de 18 ans, là où le dernier rambo, pourtant plus violent et barbare se limite aux moins de 12 ans seulement !). Souvenez-vous de la pub de Frontières qui vendait le film en affichant clairement son interdiction aux mineurs. Ce qui peut passer pour un formidable coup de pub... est une demande de la Commission de classification des œuvres cinématographiques !

    Mais tout n'est pas noir. Malgré le budget communication ridicule de ce genre de films, il existe des moyens alternatifs de faire parler de son oeuvre grâce notamment à Internet. Et ça tombe bien, les bien pensants ne connaissent pas ! C'est bien simple, pour le film de Laugier, aucune image n'est visible si ce n'est l'affiche. Un trailer devrait être diffusé dans quelques jours, vous l'aurez compris, non pas à la télé, mais sur la toile.

    Certains journalistes proches du réal font tout leur possible pour en vanter les qualités en parlant de véritable expérience sur pelloche. Voyez par exemple l'article de David Fakrikian sur son site...


    Malheureusement, Martyrs est en passe de devenir une oeuvre maudite supplémentaire, un métrage qui mettrait encore un coup à l'exception culturelle et sa "diversité". Cette diversité, elle se situe aujourd'hui entre Bienvenue chez les Chtis et Asterix 3. Comprenez bien que je ne critique pas ces deux films. Mais je trouve que ce n'est pas très large...

    J'aimerais juste voir autre chose à l'affiche, parce que sinon le cinéma est bel et bien en passe de mourir...





    REACTIONS 3

    25/05/2008 14:04



    Au delà du fantastique. Au delà de l'horreur. Au delà de l'indicible. Voir Martyrs et mourir.
     
    Le plus grand film d'horreur français depuis un demi-siècle existe. Je l'ai vu. Il s'appelle Martyrs. Un film qui dépasse l'entendement, et toute forme de critique traditionnelle. Chroniquer Martyrs selon les règles de la presse cinéma serait une chose vaine. A quoi bon raconter l'histoire du film ? Martyrs s'apparente à ces experiences ultimes de l'existence, qui sont difficilement retranscriptibles. On ne raconte pas un accident dont on a miraculeusement échappé indemne, ou sa plus folle nuit d'amour. On les vit.

    Oubliez le (minuscule) budget du film. Oubliez l'histoire. Oubliez Saint-Ange, le premier film décrié (et pourtant aux qualités indéniables) de Pascal Laugier. Oubliez la promotion (ou plutôt la criminelle absence de promotion). Oubliez les Saw, Hostel, Frontière(s), Irréversible, ou tout autre film "extrème" auquel celui-ci pourrait être comparé. La portée de Martyrs va bien au delà de la triviale production d'horreur / fantastique des cinq dernières années. Martyrs pulvérise la distance entre film et spectateur, le propulse dans un voyage au bout de l'enfer et de lui-même. Quelque chose d'inégalé, d'inespéré.

    Martyrs fait partie de cette catégorie de films trop rare au cinéma. Celle qui donne au spectateur des moments qu'il va chérir (ou haïr) jusqu'à la fin de ses jours. Souvenez-vous, Ben qui après avoir lutté toute la nuit, se fait flinguer par un chasseur idiot dans La Nuit des Morts-Vivants. Le final de 2001 Odyssée de l'Espace. L'épilogue des Frissons de L'Angoisse. Le premier meurtre de Suspiria... C'est cette essence, cette distillation de l'horreur, cette habileté a basculer dans l'indicible, ce savoir-faire oublié, que Martyrs réussi (enfin !) à retrouver.

    Difficile donc d'en dire plus sans compromettre aux futurs spectateurs l'expérience Martyrs. Contentons nous de noter que ce film possède l'une des plus belles déclaration d'amour que l'on ait pu voir depuis la naissance du cinéma (superbement jouée par deux femmes, Morjane Aloui et Mylène Jampanoi). Que la construction déroutante du film, jouant sur la connaissance des genres du spectateur, est très habile, et abouti à une désorientation sensorielle similaire à celle que va expérimenter le personnage principal, garantissant ainsi une identification totale. Et enfin qu'une séquence ultra-violente de 20mn sans dialogue, juste avant le dernier acte du film, va choquer, non pas pour son graphisme, (qui ne descend jamais dans l'exploitation gratuite, quoi qu'essayeront de vous en convaincre les détracteurs), mais pour le traumatisme psychologique qu'elle fait subir à l'actrice principale, et par identification au spectateur.

    Martyrs, c'est sûr, va diviser. Il n'y a pas trois manières d'appréhender la puissance du film. Adhésion, ou rejet total vont être à l'ordre du jour. C'est qu'à l'heure ou la France vit le triomphe de la comédie régressive, préférant faire l'autruche devant la crise de société, la dépression économique et la perversion des valeurs, Martyrs fait figure d'œuvre salutaire et transgressive. A la fois un acte de résistance, et de sanité.

    Certes, l'incompréhension va être de mise pour une partie du public. On entend déjà, dans les coursives du marché du film, se murmurer des accusations (injustifiées) de misogynie, voir de fascisme. Mais au delà de la controverse qu'il va provoquer, une seule chose doit compter : tout amoureux du cinéma qui se respecte, ne peut pas mourir sans avoir vu cette œuvre démentielle qu'est Martyrs.

    David Fakrikian





    NOUVELLES CRITIQUES CANNES SPECTATEURS

    25/05/2008 13:54

    NOUVELLES CRITIQUES CANNES SPECTATEURS


  • Réaction de Djeeloo
  • le 30/04/2008 à 02h02
  •  
  • Chef d'oeuvre, chef d'oeuvre !
    Ayant la chance d'avoir vu ce film, terminé et monté, en salle obscure, je peux vous dire qu'il ne m'a pas laissé indifférent.
    Tout est soigné, de la lumière aux décors, comme la musique parfois inattendue mais toujours appropriée, l'ambiance sonore...
    Le jeu de tous les comédiens est vraiment bon.
    Saint Ange était réussi (son, photo, DA en géneral) mais parfois un peu "trop beau", on en oubliait le contenu du film.
    Dans "Martyrs" rien n'est surfait mais tout est intense, chaque élément de l'oeuvre sert l´histoire. Histoire ni prévisible, ni incohérente, ni prétexte pour montrer ceci ou cela.
    Film violent? Oui bien sûr. Ca s'appelle Martyrs, pas Oui-Oui à La Plage. Mais rien n'est gratuit ou complaisant, outrancier, exagéré. La violence n'est ni le centre du film ni son "intérêt principal et racoleur" (Je ne cite là personne du forum, c'est juste une paire de guillemets) .
    On est tout de suite happé par cet univers réaliste et concerné par ces personnages.
    C'est un des rares films auxquels je n'arrive pas à trouver de défaut, ou des petites déceptions à la sortie de la salle.
    Ben... Ca m'a touché quoi !

    Ce film mérite une grande considération, pour toutes ses qualités et le talent de son auteur.

    Patience, donc, le 18 Juin ce n'est plus très loin.

    G.

  • Réaction de dvdvision
  • le 16/04/2008 à 19h12
  •  
  • Ce n'est pas un "énième" film (de torture). C'est autre chose. Quelque chose comme le meilleur film fantastique français jamais réalisé. Ou dans le genre... Un vraie claque icon_twisted.gif

     

     

  • Réaction de Le Toursiveu
  • le 15/04/2008 à 18h40
  •  
  • Dans le même genre, je me permets de citer Shiver (Eskalofrio), film espagnol d'Isidro Ortiz vu au BIFFF cette année, un excellent film de trouille (le genre qui vous fait hurler maman) dans ses deux premiers actes et qui lui aussi rend un très bel hommage aux Chiens de Paille dans son troisième acte!

    Espérons une sortie en salle. Car il faut l'avouer des films d'horreur qui font VRAIMENT peur de nos jours c'est pas monnaie courante...

     

     

     Le nouveau film de Pascal Laugier (SAINT-ANGE) sortira dans les salles françaises le 18 juin et s'annonce comme le film le plus extrème jamais produit en France. Le film est porté par deux jeunes comédiennes, Mylène Jampanoï et Morjane Alaoui, qui n'ont pas rejeté ce scénario jusqu'au-boutiste à base de séquestrations d'enfants, de vengeance ultime et de douleur abyssale.

    Synopsis :
    France, débute des années 70, une fillette kidnappée quatorze mois plus tôt est retrouvée. En convalescence à l'hôpital, elle se lie avec une autre gamine traumatisée. Une nuit, la première est terrorisée par une monstrueuse apparition. Quinze ans plus tard, on sonne à la porte d'une famille ordinaire. Le père ouvre, se retrouve nez à nez avec la même fillette devenue femme, armée d'un fusil. Elle lui tire dessus.


     

    Réaction avant-garde de horreur-web.com

    Je mise beaucoup sur ce film pour devenir LA référence du film d'horreur en France. Je suis assidument la moindre information depuis plusieurs mois sur le second long métrage de Pascal Laugier (SAINT-ANGE), et il faut bien dire que le réal fait tout pour rester discret quant à la teneur de son métrage. Pas grand chose à se mettre sous la dent. Et puis, sans crier gare, MARTYRS est projeté à Cannes et devient le "buzz" de la croisette. Une réputation élogieuse et sans borne naît des retours très prometteurs des spectateurs chanceux.

    On croise les doigts pour une large sortie dans l'hexagone.

    Une inquiétude tout de même. Le fait qu'aucune bande annonce ne pointe son nez sur la toile à 1 mois de la sortie en salles n'est pas très bon signe. Je ne serais pas étonné de voir la censure y mettre son grain de sable pour retarder, voir supprimer une sortie dans nos salles. Mais cela reste au conditionnel. C'est juste un ressenti !

  •  






    LE BUZZ CANNOIS

    25/05/2008 13:21

    LE BUZZ CANNOIS


    Il était attendu, très attendu. Et à peine le pied posé sur la Croisette, des rumeurs courent déjà à son sujet. Il aurait été refusé par toutes les sélections, et plus précisément La Quinzaine des réalisateurs et La semaine de la critique. C'est donc au Marché du Film qu'il sera présenté et visible pour la première fois. Car il y a pire, après deux passages devant la Commission de classification, il s'est vu octroyer à chaque fois d'une lourde interdiction aux moins de 18 ans, comme Saw III fin 2006. La sortie prévue pour le 18 juin prochain serait même compromise. Vinyan de Fabrice Du Welz, lui aussi distribué par Wild Bunch, connaîtrait des déboires similaires avec une fin trop éprouvante à changer, remonter ou autre. Des infos à confirmer et à étayer bien sûr.

     

     

     

     

    Mais toujours est-il que Martyrs jouit d'un buzz aussi impressionnant que son aura est mystérieuse. Après s'être fait la main sur Saint-Ange, le réalisateur français Pascal Laugier aurait pour son deuxième long-métrage passé la vitesse supérieure, n'aurait pas seulement accouché d'un simple survival, horror flick ou shocker mais bien d'une œuvre à la croisée des genres, des influences. Des photos sporadiques, une preview juteuse dans Mad Movies, un pitch simple voire simpliste... mais à chaque fois cette drôle d'impression, ce malaise relayé par des témoignages, des anecdotes. A Deauville Asie, Vahina Giocante confiait que Pascal Laugier lui en voulait encore un peu d'avoir abandonné le projet. Mais elle ne se voyait vraiment pas dans un tel rôle alors qu'elle est mère de famille. A quoi Mylène Jampanoï ajoute que c'était maintenant ou jamais, et de toute manière avant d'avoir des enfants. Pascal lui a ainsi demandé de voir et revoir Possession de Andrzej Zulawski pour se préparer. Enfin, lors de la promo de The Eye, David Moreau, qui avec Ils partage le même producteur Richard Grandpierre, assure que le film repose sur une « jolie » idée.

     

     

     

     
     

    Après la et même les projections, le constat est là. Martyrs est un film inégal, atypique mais unique, qui célèbre le genre et le transcende pour toucher à son essence même. Si dans la salle, les réactions ont mêlé claquements de siège, soupirs, écoeurements, un rire et un silence de plomb, parmi les fans français du genre, le bilan est unanimement positif. Le film n'est non pas une claque, comme avait pu l'être A l'intérieur, mais un choc. Un choc immédiat et définitif pour les uns, un choc latent et pernicieux pour les autres - pour moi. Car Martyrs est sur le coup une déception. Pendant près de 45 minutes, il ne fait que suivre son pitch de départ. Début des années 70 en France, une petite fille, Lucie, est retrouvée après quatorze mois de séquestration. En convalescence dans un institut, elle se lie avec une autre gamine traumatisée, Anna. Toutes les nuits, elle est terrorisée par une monstrueuse apparition. Quinze ans plus tard, on sonne à la porte d'une famille ordinaire. Le père ouvre, se retrouve nez à nez avec la même fillette devenue femme, armée d'un fusil. Elle lui tire dessus...

     

     

     

     Pascal Laugier en profite pour mélanger les formes, d'une imagerie survival aux archives vidéo en passant par une esthétique clinique à la Haneke, ainsi que les figures du cinéma d'horreur comme la vengeance, les monstres et la torture. Des partis pris qui peuvent passer pour des maladresses tant la narration épouse le labeur des personnages entre ennui et hystérie, calme et tempête, psychologie sommaire et violence frontale. Ou encore une Morjana Alaoui approximative et une Mylène Jampanoï habitée. Puis vient la « jolie » idée, un concept original, audacieux mais ô combien casse-gueule. Son traitement l'est d'ailleurs encore plus, et le réalisateur ne fait pas que l'évoquer telle une révélation finale, il le met en scène et l'emmène dans ses derniers retranchements. La violence se fait alors répétitive, anti-spectaculaire, presque anti-cinématographique, et le film tient moins du film de genre que de l'objet théorique. Kitsch ou génial, humain ou nihiliste, c'est ce qui fait de Martyrs une œuvre qui brûle les doigts. Et espérons très vite, les écrans et les esprits.






    REACTION A CHAUD

    24/05/2008 13:05

    REACTION A CHAUD


    Il existe des films d'horreur et il existe des films qui font peur. Cette accroche vous l'aurez surement remarqué sur un bon nombre d'affiches et pourtant il faut reconnaître que bien souvent ce qui nous est proposé est loin de valoir cette mention. Le cinéma francophone, on en parle de plus en plus et c'est tant mieux mais il faut savoir qu'il se passe quelque chose d'assez remarquable, "LE" film d'horreur retrouve ses lettres de noblesses. Pourtant notre pays, la France, n'était pas encore à même de signer quelque chose d'intéressant sans pour autant pomper ces voisins ricains ou espagnols. Retour sur la projection de "MARTYRS" au marché du film à Cannes.

    La critique rapido qui suit, vient du cœur, elle n'est en rien objective, elle représente juste l'état dans lequel je me suis retrouvé après la projection de ce film R.A.D.I.C.A.L.

    Avec "SAINT ANGE", Pascal Laugier avait signé quelque chose de plutôt sobre, assez référentiel, mais au final ça ne m'avait pas séduit. Aujourd'hui, pour son second long métrage "MARTYRS" qui a bénéficié d'une préproduction plus longue, il s'intéresse à un sujet tabou et nous propose un film d'horreur brut, qui met le spectateur en état de peur.

    "MARTYRS" est une claque monstrueuse!
    A la fois écœurant, révoltant, hallucinant, choquant, effroyable, malsain, pervers, terrifiant, traumatisant, Pascal Laugier surprend. Je m'attendais à tout sauf à un truc aussi barge et aussi assumé.

    J'ai eu pour la première fois de ma vie une boule au ventre. J'étais extrêmement mal à l'aise. Je vous rassure, je n'en fais pas des tonnes. Comme par habitude maintenant il va falloir batailler pour voir le film en salles françaises. Et dès aujourd'hui, je vous en encourage à faire comme pour le film espagnol "[REC." de Jaume Balaguero et Paco Plaza, de ne surtout pas bouder la sortie salle de "MARTYRS".

    Si vous souhaitez réellement voir quelque chose de cru, d'horrifiant, qui ne lésine sur rien. Je vous recommande hautement "MARTYRS". Le film est juste dingue. C'est complètement barge et malsain. J'étais complètement dérouté et à la fois flippé durant la bonne heure trente. "MARTYRS" n'aura aucun mal à provoquer des cauchemars chez tous les fans même les plus ardus. Le film va probablement être interdit aux mineurs. J'espère dans tous les cas qu'il aura un circuit salle respectable. Je me répète mais le film vaut la peine de faire des kms. C'est un film d'horreur, un vrai, un bon, celui qui nous passionne et celui qui nous fait trembler.

    Oh My Gore! prépare un entretien avec le cinéaste Pascal Laugier, à cette occasion, nous vous invitons à nous soumettre des questions, les meilleures seront retenues. On compte sur vous!

    La critique en détail de "MARTYRS" arrive très prochainement.
     
    Source : Oh My Gore!


    Commentaire de Cosmo (03/06/2008 23:02) :

    Il s'agit de ma réaction, très flatté d'être cité sur le blog. En espèrant que le film te procure le meme effet. WE ARE ALL MARTYRS les gars!!!


    Commentaire de couptif (15/01/2009 11:24) :

    Martyrs !quel traumatisme….trois mois après avoir vu ce film l’impact est de plus en plus présent et je n’attend plus qu’une chose sa sortie en d v d ! Chaque jour je suis sur les critiques ! et mon écran d’ordinateur est truffé d’images chocs piochées sur le net !jamais un film ne m’a donné une telle claque. La frayeur absolue et en même temps de l’admiration pour le choc reçu, pour les héroïnes,la détérioration de leur beauté par l’horreur de leur maquillage, pour la perfection du réalisme, c’est assez inexplicable d’admirer cette horreur! J’ai trouvé dans certaines critiques « voir MARTYRS et mourir » ou bien ne « mourrez pas sans avoir vu MARTYRS » Tous les qualificatifs existants ont été employés pour décrire ce chef d’œuvre mais je pense qu’aucun ne le peux. Je me dis parfois « suis-je normal ? » mais la lecture des diverses critiques me rassurent je ne suis pas le seul a être traumatisé, et ma santé mentale n’a pas été perturbée. A quoi bon voir un film qui n’a rien a inscrire dans notre mémoire ?que l’on a oublié le lendemain ?qui ne sort pas des sentiers battus ? Martyrs a sa place dans un jardin ou les navets ne poussent pas il ne peut en aucun cas intéresser ceux qui les cultivent .Je n’ai encore pas vu de film depuis, je doit être gavé de la perfection atteinte et me dit « aller au ciné après martyrs « pour voir quoi ???

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