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REACTIONS 4
30/05/2008 21:44
Citation : Superbe film à ne pas mettre devant toutes les rétines. Extrêmement noir et c'est un euphémisme. Le public va adorer ou abhorrer. Le film va très vite, aucuns temps mort. Un grand huit cauchemardesque. Difficile de trouver des équivalences, rien avoir avec les Slasher, films gore (bien que Martyrs soit d'une violence inouïe) et autres tentatives bis récentes. Les aficionados de l'action brutale seront servis (carpaccio à volonté), les autres, pour peu qu'ils encaissent la première partie devraient être bouleversé par la seconde moitié du film. Les incultes n'y verront que violence gratuite et sujet douteux, les concernés seront ému par cette Love Story ultime et poignante. De toutes façons le film trouvera son public de Hardcore Fans dans le monde entier pour peu qu'il échappe à la censure (la bête n'est pas morte). Comme dirait un responsable marketing : "Un film coups de poing !".
Citation : Au cours d'une projection privée, j'ai vu "martyrs" qui n'est pas encore fini. C'est difficile de décrire le choc que j'ai subi. C'est le meilleur film de toute la vague récente de films d'horreur: dur, violent, gore et radical mais aussi incroyablement émouvant, triste!! Je ne veux pas dévoiler l'intrigue, mais le film bascule dans la dernière demi-heure vers quelque chose qui l'emmène dans des contrées quasi "kubrickienne". Je suis sorti sur le cul, les larmes aux yeux, tremblant comme une feuille et je suis encore sous le choc deux jours après la projo. J'avais des réserves sur "Saint-ange" mais "martyrs" est a des années lumières, différent à tout point de vue: C'est un film abouti, totalement organique, violent, rapide et habité sans le côté froid et posé de "Saint-Ange". Les deux actrices sont incroyables (enfin un film de genre bien joué!!!) et le montage est excellent!! (je crois que c'est le même monteur que "Saint-ange", sébastien prangeare)
Citation : le film est violent graphiquement, mais plus les images sont violentes plus le film a un ton triste. Je l'ai aussi vu et je confirme tous les avis ci-dessus : c'est un très grand film, de loin LE MEILLEUR dans le genre "horreur" depuis TRES longtemps.
C'est fin, intelligent, bouleversant. Oui on peut sortir en chialant. Et si on pleure pas, on sait pas quoi dire pendant au moins 20mns voire 1 heure...
Citation : Oubliez tous les autres films de genre français, vous m'entendez bien TOUS. Martyrs est le premier grand film de genre réalisé en france, une bombe atomique, un film qui a un impact nucléaire. Si le festival de Cannes refuse de montrer ce film, il faudra alors supprimer le festival de Cannes et en finir avec l'hypocrisie française. Martyrs est un chef d'oeuvre crépusculaire, noir, violent, sadique, fort, un film qui vous prend aux tripes et ne vous lache plus des heures après la projection, un film qui va faire l'effet d'une bombe, et va déchainer les bien pensants qui vont lui attribuer tous les maux dont ils sont les premiers coupables, le plus grand film de genre européen depuis SUSPIRIA ou ZOMBIE ou THE BEYOND. Pascal Laugier a réussi un coup de maitre, dans le marasme actuel, le tas puant de fumier qu'est le cinéma français, ce film brille de milles feux. C'est un diamant dans la poubelle
Citation : Le cinéma d'horreur actuel n'a plus d'âme. Il s'enlise d'année en année vers autre chose que de l'horreur. Le terme à tendance à être employé n'importe comment dans le seul intérêt de remplir les poches des producteurs. Le contenu n'a d'égal que le néant ou d'idées « déjà vues ». Il est donc difficile aujourd'hui de dire qu'un film d'horreur impressionne. Rares sont tout du moins les bonnes occasions. Et quand ces dernières se présentent, on les ampute, on les revisite aux États Unis, ou on les censure. Cette notion de censure à une importance prépondérante dans notre société. Souvent décrit comme le mal, le film d'horreur connaît encore dans notre pays, la France, une répulsion.
Il est intéressant de notifier que malgré tout une vague de productions horrifiques issue de la francophonie s'expérimente et tente d'atomiser l'impasse dans laquelle depuis presque 30 ans le cinéma de genre s'est endormit. Employer le cinéma d'horreur contre notre réalité sociale et le monde en général. Prêcher l'état de la société au travers du mal-être ambiant. Le second film de Pascal Laugier, "MARTYRS", n'est pas moins qu'une excellente réflexion sur l'avenir du cinéma de genre global et se permet même de targuer la conscience morale face à la violence.
Choquant et bouleversant, "MARTYRS" fait ressentir toutes les émotions de l'homme au travers de son histoire. Un conte noir extrêmement pessimiste vécu comme un appel à l'aide. Un cri de guerre contre la société actuelle. Un hypercut qui nous foudroie à l'issue. On en sort limite lapidé tant la monstruosité du récit est forte en dommages. Mais comment peut-on arriver à ça ? On ne pourra pas dire qu'en tant que fans de genre, nous attendions de connaître un jour un renouveau en matière de film d'horreur. À chaque fois, on s'éprend, et très souvent le résultat attendu n'est jamais à la hauteur de nos simples espérances.
Le voilà le renouveau. Incarné en "MARTYRS" et il surprend. Rare la cruauté n'aura été ainsi contée. Pascal Laugier s'est incroyablement lâché. Ce cinéaste n'est autre qu'un grand barjot doué. Loin est l'époque de la "SAINT ANGE". Le diabolique "MARTYRS" nous pétrifie. Crampés au fauteuil, nous sommes tous passéistes face à l'horrifiante fiction transgressive qui nous gobe en moins d'un petit quart d'heure, le temps de présenter ses deux personnages.
Lucie est une petite fille qui vient d'être hospitalisée dans un service pédiatrique, elle a été séquestrée et battue par des hommes, la police tente d'ailleurs de les retrouver mais toutes les pistes les mènent vers des culs de sac. Lucie est une petite traumatisée, elle est agressive et sauvage. A son arrivée à la clinique, elle rencontre une fillette prénommée Anna, victime d'abus sexuels par ses proches. Très vite, elles deviennent inséparables. Les années passent, une famille déjeune dans leur maison isolée en pleine forêt. Une jeune femme frappe à la porte. C'est Lucie. Le père de famille ouvre. La jeune femme lève la tête et lui dit « vous vous rappelez de la petite fille que j'étais ? », armée d'un fusil, elle shoote l'homme qui s'écroule au sol avant de refermer la porte et de descendre la mère et leurs deux enfants. Quelques minutes plus tard, Lucie, au milieu de ce bain de sang, téléphone à son amie Anna. Cette dernière lui ordonne de rester là et de ne plus rien faire. En panique, Lucie raccroche avant même d'entendre les derniers mots d'Anna. La jeune femme est en effet de plus en plus paniquée. Elle l'entend à nouveau. Elle entend derrière son épaule cette terrifiante respiration qui hantait ses nuits dans le noir gamine...
Perturbant. Lorsque le murmure se fait ressentir pour la seconde fois nous sommes nous aussi pris au piège de ce terrifiant cauchemar. Tout est alors inattendu. Inutile pour vous autres de n'essayer rien qu'un peu d'imaginer la démence contée. Pascal Laugier nous assomme au moins 3 fois au cours du film. "MARTYRS" bascule de genre en genre, le spectateur est ainsi désorienté, laissé seul sur ses rotules tant ce qui lui est présenté est tellement proche de sa réalité et en même temps inexplicable. Chaque coup est brutal. Chaque retournement est renversant. La violence dans "MARTYRS" est inouïe mais jamais gratuite. Une violence qui n'est pas pour autant exagérée ou explicite. Pascal Laugier a su doser les frayeurs et les effets chocs pour ne jamais plomber son film. "MARTYRS" est un film jusqu'auboutiste. Un film d'horreur totalement assumé et malsain. De l'horreur humaine à la boucherie sans vergogne, de la folie tragique au fantastique, de l'épouvante au drame social, "MARTYRS" foudroie de terreur le simple spectateur que nous sommes.
Ce qui est d'autant plus intéressant c'est de pouvoir découvrir le film sans en appréhender l'issue, et de se répéter sans cesse « ce n'est pas possible comment peut il filmer ça ». Et pourtant, Pascal Laugier le fait. Et il le fait, surprenant encore, intelligemment. C'est l'une des grandes forces de son film. Surprendre le spectateur dans un genre qui a été descendu ces dernières années avec des productions souvent inutilement conçues. "MARTYRS" est d'une monstruosité sans égale. Le film se permet d'effrayer le spectateur. De le faire taire, de l'éviscérer, de l'hanter au plus profond de ses entrailles bien après la projection. On en ressort secoué, totalement désorienté, sans pour autant savoir qui l'on est.
Le personnage de Lucie, incarnée par Mylène Jampanoï, est juste démentiel. Cette actrice parvient à donner à son personnage une grande crédibilité. A la fois tourmentée et touchante, Mylène captive nos regards pour ne jamais plus les lâcher. C'est une quête, un besoin vital pour elle que de nous montrer la folie et le barbarisme humain. C'est une survivante. Elle se confronte à une vérité bien plus horrifiante et cauchemardesque que ce qu'elle a vécue plus jeune. Ce besoin de vengeance qui l'attire à la lecture du journal où elle semble reconnaître un de ses tortionnaires. Elle est comme possédée, habitée, par une force extrême et une soif de paix intérieure. Cet état d'esprit nous rappelle le personnage de Jennifer Hills (Camille Keaton) dans "œIL POUR œIL" ("DAY OF WOMAN") de Meir Zarchi. Avec un personnage comme Lucie, le Rape and Revenge n'a jamais aussi bien porté ses termes. Mylène Jampanoï est traumatisante. Sur son corps, elle porte les stigmates de notre société. C'est juste perturbant. Morjana Alaoui quant à elle fait figure d'amie mère toujours prête à épauler sa camarade quand ça ne va pas. Son interprétation est remarquable. A la fois simple et généreuse, son personnage nous bouleverse et nous conforte. Morjana amène une telle puissance à son personnage provoquant le silence général lors de passages extrêmement pénibles. Le récit n'en est qu'enrichit. L'amitié des deux jeunes femmes est forte. Solide. Elles sont liées corps et âmes. Elles se complètent. Ensemble, elles surmontent leur mal-être. Il est intéressant de souligner à quel point les deux actrices semblent s'être mises en danger.
Benoît Lestang ("LA CITE DES ENFANTS PERDUS", "BABY BLOOD"), l'homme derrière vos prochaines nuits de cauchemars, s'est fait extrêmement plaisir en confectionnant des effets de maquillages gores très réussis et notamment une créature aussi effrayante que l'agonisante sœur Zelda de Denise Crosby dans "SIMETIERRE", l'adaptation de Mary Lambert.
Pour son deuxième film, Pascal Laugier fait preuve d'un indéniable savoir-faire, il filme au plus près des corps ses personnages jusqu'à l'étouffement. Cela déroute et en même temps bouleverse. La tension est omniprésente. Sombre et soigné, le travail est vraiment à la hauteur de ce qui nous est conté. Il y'a aucun laisser-aller bien au contraire tout est réfléchi. Toutefois, la faiblesse budgétaire se ressent lors d'une des séquences les plus pénibles du film. Déviant le « spectacle » si ce mot a vraiment sa place dans ce film vers le cinéma trash. Le film en est conforté dans son esprit de radicalité mais a tendance à trop désorienter le spectateur déjà très perturbé. Cette complexité porte défaut mais ne limite pas le film à exceller.
Dernier point sur la bande originale du film qui est juste à tomber. Confectionnée par les frères Cortès, déjà derrière l'excellente bof expérimentale d'"EDEN LOG". A la fois brute comme ses personnages et envoûtante, la musique accompagne avec justesse les images. C'est une très belle composition. Et c'est cette dernière qui mène les dernières minutes du film vers la haute marche du drame humain. Donnant au film une ambiance pesante chargée d'émotions. La musique hante nos esprits et par moment, elle arrive même à talonner l'excellent score du jeu vidéo SILENT HILL 2.
Le film nous invite à revoir nos classiques. Il s'impose désormais comme une référence absolue de l'horreur. "MARTYRS" impressionne. Son histoire est bouleversante. Sans nul doute, il est le film le plus traumatisant depuis ces 30 dernières années.
10/10
Citation : Autant le confier immédiatement : Martyrs est une de ces réussites ultimes et hallucinantes qui risque de vous clouer au pilori. Que vous ayez aimé ou non, la réaction devrait être la même : l'incapacité totale à vous en remettre ou même à disserter dessus avec des arguments constructifs. C'est ce que l'on appelle plus communément un choc qui rassemble tout ce que l'on pouvait attendre d'un film de genre français et qui affiche la même ambition dans le fond (scénario de malade qui part d'un point A pour une destination inconnue) et la forme (mise en scène viscérale, sensible aux affects de ses deux protagonistes traumatisées). Sans en avoir l'air, le résultat renvoie à une bonne époque où l'on pouvait aller au cinéma en étant sûr de voir quelque chose de nouveau et de ressortir de la salle sur les rotules. En jouant la carte de la différence, Martyrs ne répond pas à des mouvances actuelles ou prédéterminées. Mais il fonctionne à double tranchant: ce qu'il propose est si radical, audacieux et offensif que personne ne va être d'accord. Pour plusieurs raisons. Pour commencer, ce film s'adresse en priorité aux férus de cinéma radical qui supportent toutes les propositions extrêmes. En cela d'ailleurs, Martyrs va au-delà du simple film d'horreur efficace (ce qui en soi serait déjà estimable) pour le transcender et lui donner une noblesse rare. C'est moins un film d'horreur qu'un film sur l'horreur (celle, insoupçonnable, tapie dans notre quotidien familier ou encore celle liée à toutes les formes d'oppressions). Aveuglé par sa détermination, Pascal Laugier prend le risque de déconcerter - le mot est faible - tout ceux qui considèrent l'horreur comme un sous-genre ou alors se contentent des rideaux de fumée scandaleux.
A en juger les réactions lors des premières projections, le film choque autant par ce qu'il montre que par ce qu'il raconte. Sans doute parce qu'il renvoie aux limites émotionnelles d'un spectateur qui n'a plus l'habitude d'être bousculé. Idéologiquement, Martyrs serait, murmure-t-on, nauséabond. Au dernier festival de Cannes, où le film a été refusé de toutes les sections avant de se retrouver au Marché du film dans des salles bondées, certains ont cru judicieux de crier au «film facho» en singeant leurs ancêtres qui il y a trente ans taxaient du même anathème débile les oeuvres immenses d'un Pasolini sans en goûter la poésie immorale et la choquante beauté. La bonne nouvelle, c'est que Laugier ne fait pas de compromis pour s'octroyer une liberté dont se revendiquaient certaines oeuvres impures et mutantes des années 70-80 réalisées par Andrzej Zulawski. Martyrs peut être vu comme le descendant fragile de Possession qui en apparence ressemblait à un film d'horreur vaudevillesque (une femme trompe son mari avec un monstre) et en réalité redistribuait les cartes du vice et de la vertu, disséquait la paranoïa, flirtait avec la folie pure, auscultait la politique d'un pays fragile. Autant dire que ceux qui cherchent dans l'enfer (très) lugubre de Martyrs une once de morale réconfortante peuvent aller voir ailleurs. Vaste débat que celui de la posture morale au cinéma...
Dès les premières images de Martyrs, on est intrigués par la manière dont Laugier introduit son histoire. On voit, à travers des images d'archive, deux filles traumatisées dans un hôpital. L'une d'elles a été kidnappée quelques mois plus tôt. Depuis, elle est poursuivie par un monstre de la plus répugnante apparence. Quinze ans plus tard, nous sommes dans une famille tout sourire en pleine discussion devant un bon bol de Ricoré. A priori, pas grand-chose à voir avec le prologue. Une femme sonne à la porte et assassine sauvagement les membres de ladite famille. De ce basculement hystérique de l'ordinaire à l'extraordinaire, rien ne nous est épargné. Nous n'en sommes qu'aux dix premières minutes du film, et ce n'est que le début du cauchemar. Le tri entre les réceptifs et les réfractaires sera immédiatement fait. Pascal Laugier, que l'on ne savait pas aussi offensif, bousille une valeur de sitcom (la sacro-sainte cellule familiale) avant de faire évoluer son script toutes les quinze minutes de manière plus cohérente que gratuite. Petit à petit, par la grâce du montage, la structure du film s'éclaircit et l'histoire devient celle d'une ascension. Pour l'illustrer, le cinéaste couillu obéit à un mouvement permanent qui consiste à passer de la surface (clean) à la profondeur (effrayante). Comprendre qu'il montre ce qui se passe en surface (ce qu'un film d'horreur lambda se serait contenté de montrer avec si possible une utilisation consommée du hors champ pour ne pas brusquer les esprits trop fragiles) et en profondeur (le contre-champ ignoble qu'il ose filmer avec une crudité souvent insoutenable). Produire ainsi du mouvement contradictoire et paradoxal témoigne de l'intelligence et de la maîtrise de Laugier, engagé tout entier dans sa radicalité singulière mais aussi et surtout dans son désir de cinéma.
Une fois digéré les images auxquelles certains s'ingénient avec complaisance à accoler le qualificatif de "pornographiques", on s'interroge sur les raisons d'une telle débauche de violence. Et l'on comprend non pas un message (merci bien) mais bel et bien pourquoi le cinéaste impose cette violence graphique quitte à provoquer une répulsion immédiate et tomber dans la complaisance. Ce n'est qu'avec le recul que l'on peut alors apprécier le film à sa juste valeur et déterminer ses qualités intrinsèques. A savoir un film bicéphale, une hydre à deux têtes, parfaite jonction entre cinéma de genre et cinéma d'auteur qui peut s'affranchir - enfin - du risque d'être cantonné au rôle anecdotique de film provocant pour geeks impulsifs. La scène finale de Martyrs (que l'on ne voit pas venir) est suffisamment forte pour justifier l'impact de tout ce qui a précédé, essentiellement d'un point de vue émotionnel. En cédant au réflexe instinctif qui consiste à quitter la salle, le spectateur trop effrayé risque de manquer une pièce fondamentale au puzzle (la fin justifiant les moyens). Mais tout l'intérêt ne réside heureusement pas dans cette révélation inattendue.
Qu'on le prenne pour un pervers ou un manipulateur, Pascal Laugier possède une vraie intégrité. Manifestement, il n'a rien d'un faiseur opportuniste qui veut grossir les rangs des petits réalisateurs européens espérant faire un tour à Hollywood et se faire bouffer tout cru par un système vociférateur. Si le film a plus de chance de fonctionner à l'étranger qu'en France, il assure une telle intransigeance et un tel caractère que Laugier tient manifestement à son indépendance. En l'état, Martyrs est nettement plus abrasif que Saint-Ange, premier long métrage nostalgique dans lequel Virginie Ledoyen était paumée dans des limbes, quelque part entre Argento, Polanski et Loncraine. On se souvient de la dernière partie organique à la fois troublante et ratée, où le personnage principal de femme enceinte franchissait un miroir pour voir ce qui se passait de l'autre côté. Encore un moyen de voir ce qui se tramait derrière les apparences et de faire remonter les traumatismes à la surface. Elle se trouvait face à des orphelins fantomatiques et difformes avant d'accoucher dans des conditions opératiques. Martyrs reprend cette structure sans tomber dans la figure stylistique. La vraie différence avec Saint-Ange, c'est que le récit, ici, n'est pas encombré de références tutélaires pour s'acheter une crédibilité auprès des puristes. Si le précédent film ressemblait à un exercice de style toujours à deux doigts de s'abîmer dans le maniérisme, Martyrs permet à Laugier de gratter l'étiquette tenace de sous-Christophe Gans plus cinéphile que cinéaste. Ici, on a affaire à un vrai cinéaste, et ce même si les premières images peuvent évoquer le Brian de Palma de Sisters (voire même le Douglas Buck de Family Portraits). Ensuite, c'est totalement différent: le résultat acquiert fissa une identité mal identifiable et touche à quelque chose de pernicieux et de rare. De plus beau aussi; parce que c'est beau, un cinéaste qui se met en danger envers et contre tous. De là à ouvrir une brèche? Peut-être pas. De là à marquer les esprits? Assurément.
La différence foncière entre Martyrs et les récents A l'intérieur, Frontières, tentatives françaises de cinéma de genre (aussi respectables soient-elles) vient d'un VRAI scénario qui ne tombe pas dans les écueils coutumiers (le second degré, la citation parodique, la gratuité triviale, la dérision, l'humour pataud, défauts dont le genre souffre atrocement depuis quelques années maintenant). L'absence d'humour fonctionne de pair avec l'absence de jugement. Au même titre qu'on s'attache au sort incertain des deux filles, l'humanité du monstre, de celui que l'on ne distingue pas dans la vie de tous les jours mais qui est à l'origine de ce calvaire boucher, est également mise en avant. Les bourreaux, qui ne ressemblent pas à des boogeyman, sont même à l'origine des enjeux dramatiques du film : qui sont-ils ? Ont-ils un visage ? Comment fonctionnent-ils ? Appartiennent-ils au réel ou au fantasme? Rien qu'avec ça, on veut en connaître plus sur leurs motivations. Et c'est sans doute pour cette raison que Martyrs met si mal à l'aise: on ne sait pas où se trouve le point de vue du cinéaste sur ce qu'il filme, s'il cautionne ou s'il se contente de radiographier une réalité. Toujours, il effectue le bon choix: celui de nous laisser désarmé face à cette histoire et de ne pas plaquer de jugement. A tous les points de vue, Pascal Laugier a su instiller la tension idéalement monstrueuse pour astreindre et édifier ce bloc sacrément perturbant. A ceux qui le rejettent, rappelons que les films majeurs sont souvent ceux qui ne font pas l'unanimité. Martyrs, film terrible et définitif, en a la grandeur.
Romain Le Vern - 10 Un film hallucinant, toujours cohérent même dans la fureur, mature et unique, dont les images, puissantes, poursuivent longtemps après la projection. Kevin Dutot - 1 Un anesthésiant qui pourra uniquement satisfaire les amateurs de chair fraîche... Pour les autres c'est la débandade totale. Vincent Martini - 9 Sauvage, sublime, fragile, courageux, le film de Pascal Laugier parvient sans peine à se hisser au sommet des oeuvres françaises rares et marquantes qui n'en finissent pas de nous hanter.
Citation : C'est hallucinant et c'est, je pense, sincèrement, que c'est le meilleur film d'horreur jamais fait en france. C'est ultime, incroyablement et violent, mais surtout : Il y a un scénario ! Un scénario incroyable. Pour moi c'est le même choc que à l'époque quant on voyait massacre à la tronçonneuse. C'est du cinéma d'horreur jusqu'au boutiste, c'est vraiment incroyable et je dois avouer avoir eu du mal à dormir cette nuit. Tout les fans de cinéma d'horreur qui attendait un tel film vont être ravi et vont être, peut-être, un peu choqué. Quelques personnes ont vraiment été choqué, beaucoup de monde qui adorent. Ceux qui sortaient du film étaient troublés car il faut un peu de temps pour digérer.
Citation : C'est pour moi un des meilleurs films d'horreur pour les fans du genre.
Citation : Un film impressionnant qui au délà de sa provocation et de sa radicalité, a vraiment un discours sur la violence qui fait que l'on échappe totalement à l'exercice de style gratuit. Je trouve qu'il s'agit plus d'un film d'auteur que de genre. C'est remarquablement interprété. Et c'est donc un film vraiment incroyable, ce qui est étonnant de la part du réalisateur de saint ange. Martyrs est l'idéal de ce que l'on pouvait attendre du cinéma français.
Au delà du fantastique. Au delà de l'horreur. Au delà de l'indicible. Voir Martyrs et mourir.
Le plus grand film d'horreur français depuis un demi-siècle existe. Je l'ai vu. Il s'appelle Martyrs. Un film qui dépasse l'entendement, et toute forme de critique traditionnelle. Chroniquer Martyrs selon les règles de la presse cinéma serait une chose vaine. A quoi bon raconter l'histoire du film ? Martyrs s'apparente à ces experiences ultimes de l'existence, qui sont difficilement retranscriptibles. On ne raconte pas un accident dont on a miraculeusement échappé indemne, ou sa plus folle nuit d'amour. On les vit.
Oubliez le (minuscule) budget du film. Oubliez l'histoire. Oubliez Saint-Ange, le premier film décrié (et pourtant aux qualités indéniables) de Pascal Laugier. Oubliez la promotion (ou plutôt la criminelle absence de promotion). Oubliez les Saw, Hostel, Frontière(s), Irréversible, ou tout autre film "extrème" auquel celui-ci pourrait être comparé. La portée de Martyrs va bien au delà de la triviale production d'horreur / fantastique des cinq dernières années. Martyrs pulvérise la distance entre film et spectateur, le propulse dans un voyage au bout de l'enfer et de lui-même. Quelque chose d'inégalé, d'inespéré.
Martyrs fait partie de cette catégorie de films trop rare au cinéma. Celle qui donne au spectateur des moments qu'il va chérir (ou haïr) jusqu'à la fin de ses jours. Souvenez-vous, Ben qui après avoir lutté toute la nuit, se fait flinguer par un chasseur idiot dans La Nuit des Morts-Vivants. Le final de 2001 Odyssée de l'Espace. L'épilogue des Frissons de L'Angoisse. Le premier meurtre de Suspiria... C'est cette essence, cette distillation de l'horreur, cette habileté a basculer dans l'indicible, ce savoir-faire oublié, que Martyrs réussi (enfin !) à retrouver.
Difficile donc d'en dire plus sans compromettre aux futurs spectateurs l'expérience Martyrs. Contentons nous de noter que ce film possède l'une des plus belles déclaration d'amour que l'on ait pu voir depuis la naissance du cinéma (superbement jouée par deux femmes, Morjane Aloui et Mylène Jampanoi). Que la construction déroutante du film, jouant sur la connaissance des genres du spectateur, est très habile, et abouti à une désorientation sensorielle similaire à celle que va expérimenter le personnage principal, garantissant ainsi une identification totale. Et enfin qu'une séquence ultra-violente de 20mn sans dialogue, juste avant le dernier acte du film, va choquer, non pas pour son graphisme, (qui ne descend jamais dans l'exploitation gratuite, quoi qu'essayeront de vous en convaincre les détracteurs), mais pour le traumatisme psychologique qu'elle fait subir à l'actrice principale, et par identification au spectateur.
Martyrs, c'est sûr, va diviser. Il n'y a pas trois manières d'appréhender la puissance du film. Adhésion, ou rejet total vont être à l'ordre du jour. C'est qu'à l'heure ou la France vit le triomphe de la comédie régressive, préférant faire l'autruche devant la crise de société, la dépression économique et la perversion des valeurs, Martyrs fait figure d'œuvre salutaire et transgressive. A la fois un acte de résistance, et de sanité.
Certes, l'incompréhension va être de mise pour une partie du public. On entend déjà, dans les coursives du marché du film, se murmurer des accusations (injustifiées) de misogynie, voir de fascisme. Mais au delà de la controverse qu'il va provoquer, une seule chose doit compter : tout amoureux du cinéma qui se respecte, ne peut pas mourir sans avoir vu cette œuvre démentielle qu'est Martyrs.
Le cinéma d'horreur actuel n'a plus d'âme. Il s'enlise d'année en année vers autre chose que de l'horreur. Le terme à tendance à être employé n'importe comment dans le seul intérêt de remplir les poches des producteurs. Le contenu n'a d'égal que le néant ou d'idées « déjà vues ». Il est donc difficile aujourd'hui de dire qu'un film d'horreur impressionne. Rares sont tout du moins les bonnes occasions. Et quand ces dernières se présentent, on les ampute, on les revisite aux États Unis, ou on les censure. Cette notion de censure à une importance prépondérante dans notre société. Souvent décrit comme le mal, le film d'horreur connaît encore dans notre pays, la France, une répulsion.
Il est intéressant de notifier que malgré tout une vague de productions horrifiques issue de la francophonie s'expérimente et tente d'atomiser l'impasse dans laquelle depuis presque 30 ans le cinéma de genre s'est endormit. Employer le cinéma d'horreur contre notre réalité sociale et le monde en général. Prêcher l'état de la société au travers du mal-être ambiant. Le second film de Pascal Laugier, "MARTYRS", n'est pas moins qu'une excellente réflexion sur l'avenir du cinéma de genre global et se permet même de targuer la conscience morale face à la violence.
Choquant et bouleversant, "MARTYRS" fait ressentir toutes les émotions de l'homme au travers de son histoire. Un conte noir extrêmement pessimiste vécu comme un appel à l'aide. Un cri de guerre contre la société actuelle. Un hypercut qui nous foudroie à l'issue. On en sort limite lapidé tant la monstruosité du récit est forte en dommages. Mais comment peut-on arriver à ça ? On ne pourra pas dire qu'en tant que fans de genre, nous attendions de connaître un jour un renouveau en matière de film d'horreur. À chaque fois, on s'éprend, et très souvent le résultat attendu n'est jamais à la hauteur de nos simples espérances.
Le voilà le renouveau. Incarné en "MARTYRS" et il surprend. Rare la cruauté n'aura été ainsi contée. Pascal Laugier s'est incroyablement lâché. Ce cinéaste n'est autre qu'un grand barjot doué. Loin est l'époque de la "SAINT ANGE". Le diabolique "MARTYRS" nous pétrifie. Crampés au fauteuil, nous sommes tous passéistes face à l'horrifiante fiction transgressive qui nous gobe en moins d'un petit quart d'heure, le temps de présenter ses deux personnages.
Lucie est une petite fille qui vient d'être hospitalisée dans un service pédiatrique, elle a été séquestrée et battue par des hommes, la police tente d'ailleurs de les retrouver mais toutes les pistes les mènent vers des culs de sac. Lucie est une petite traumatisée, elle est agressive et sauvage. A son arrivée à la clinique, elle rencontre une fillette prénommée Anna, victime d'abus sexuels par ses proches. Très vite, elles deviennent inséparables. Les années passent, une famille déjeune dans leur maison isolée en pleine forêt. Une jeune femme frappe à la porte. C'est Lucie. Le père de famille ouvre. La jeune femme lève la tête et lui dit « vous vous rappelez de la petite fille que j'étais ? », armée d'un fusil, elle shoote l'homme qui s'écroule au sol avant de refermer la porte et de descendre la mère et leurs deux enfants. Quelques minutes plus tard, Lucie, au milieu de ce bain de sang, téléphone à son amie Anna. Cette dernière lui ordonne de rester là et de ne plus rien faire. En panique, Lucie raccroche avant même d'entendre les derniers mots d'Anna. La jeune femme est en effet de plus en plus paniquée. Elle l'entend à nouveau. Elle entend derrière son épaule cette terrifiante respiration qui hantait ses nuits dans le noir gamine...
Perturbant. Lorsque le murmure se fait ressentir pour la seconde fois nous sommes nous aussi pris au piège de ce terrifiant cauchemar. Tout est alors inattendu. Inutile pour vous autres de n'essayer rien qu'un peu d'imaginer la démence contée. Pascal Laugier nous assomme au moins 3 fois au cours du film. "MARTYRS" bascule de genre en genre, le spectateur est ainsi désorienté, laissé seul sur ses rotules tant ce qui lui est présenté est tellement proche de sa réalité et en même temps inexplicable. Chaque coup est brutal. Chaque retournement est renversant. La violence dans "MARTYRS" est inouïe mais jamais gratuite. Une violence qui n'est pas pour autant exagérée ou explicite. Pascal Laugier a su doser les frayeurs et les effets chocs pour ne jamais plomber son film. "MARTYRS" est un film jusqu'auboutiste. Un film d'horreur totalement assumé et malsain. De l'horreur humaine à la boucherie sans vergogne, de la folie tragique au fantastique, de l'épouvante au drame social, "MARTYRS" foudroie de terreur le simple spectateur que nous sommes.
Ce qui est d'autant plus intéressant c'est de pouvoir découvrir le film sans en appréhender l'issue, et de se répéter sans cesse « ce n'est pas possible comment peut il filmer ça ». Et pourtant, Pascal Laugier le fait. Et il le fait, surprenant encore, intelligemment. C'est l'une des grandes forces de son film. Surprendre le spectateur dans un genre qui a été descendu ces dernières années avec des productions souvent inutilement conçues. "MARTYRS" est d'une monstruosité sans égale. Le film se permet d'effrayer le spectateur. De le faire taire, de l'éviscérer, de l'hanter au plus profond de ses entrailles bien après la projection. On en ressort secoué, totalement désorienté, sans pour autant savoir qui l'on est.
Le personnage de Lucie, incarnée par Mylène Jampanoï, est juste démentiel. Cette actrice parvient à donner à son personnage une grande crédibilité. A la fois tourmentée et touchante, Mylène captive nos regards pour ne jamais plus les lâcher. C'est une quête, un besoin vital pour elle que de nous montrer la folie et le barbarisme humain. C'est une survivante. Elle se confronte à une vérité bien plus horrifiante et cauchemardesque que ce qu'elle a vécue plus jeune. Ce besoin de vengeance qui l'attire à la lecture du journal où elle semble reconnaître un de ses tortionnaires. Elle est comme possédée, habitée, par une force extrême et une soif de paix intérieure. Cet état d'esprit nous rappelle le personnage de Jennifer Hills (Camille Keaton) dans "œIL POUR œIL" ("DAY OF WOMAN") de Meir Zarchi. Avec un personnage comme Lucie, le Rape and Revenge n'a jamais aussi bien porté ses termes. Mylène Jampanoï est traumatisante. Sur son corps, elle porte les stigmates de notre société. C'est juste perturbant. Morjana Alaoui quant à elle fait figure d'amie mère toujours prête à épauler sa camarade quand ça ne va pas. Son interprétation est remarquable. A la fois simple et généreuse, son personnage nous bouleverse et nous conforte. Morjana amène une telle puissance à son personnage provoquant le silence général lors de passages extrêmement pénibles. Le récit n'en est qu'enrichit. L'amitié des deux jeunes femmes est forte. Solide. Elles sont liées corps et âmes. Elles se complètent. Ensemble, elles surmontent leur mal-être. Il est intéressant de souligner à quel point les deux actrices semblent s'être mises en danger.
Benoît Lestang ("LA CITE DES ENFANTS PERDUS", "BABY BLOOD"), l'homme derrière vos prochaines nuits de cauchemars, s'est fait extrêmement plaisir en confectionnant des effets de maquillages gores très réussis et notamment une créature aussi effrayante que l'agonisante sœur Zelda de Denise Crosby dans "SIMETIERRE", l'adaptation de Mary Lambert.
Pour son deuxième film, Pascal Laugier fait preuve d'un indéniable savoir-faire, il filme au plus près des corps ses personnages jusqu'à l'étouffement. Cela déroute et en même temps bouleverse. La tension est omniprésente. Sombre et soigné, le travail est vraiment à la hauteur de ce qui nous est conté. Il y'a aucun laisser-aller bien au contraire tout est réfléchi. Toutefois, la faiblesse budgétaire se ressent lors d'une des séquences les plus pénibles du film. Déviant le « spectacle » si ce mot a vraiment sa place dans ce film vers le cinéma trash. Le film en est conforté dans son esprit de radicalité mais a tendance à trop désorienter le spectateur déjà très perturbé. Cette complexité porte défaut mais ne limite pas le film à exceller.
Dernier point sur la bande originale du film qui est juste à tomber. Confectionnée par les frères Cortès, déjà derrière l'excellente bof expérimentale d'"EDEN LOG". A la fois brute comme ses personnages et envoûtante, la musique accompagne avec justesse les images. C'est une très belle composition. Et c'est cette dernière qui mène les dernières minutes du film vers la haute marche du drame humain. Donnant au film une ambiance pesante chargée d'émotions. La musique hante nos esprits et par moment, elle arrive même à talonner l'excellent score du jeu vidéo SILENT HILL 2.
Le film nous invite à revoir nos classiques. Il s'impose désormais comme une référence absolue de l'horreur. "MARTYRS" impressionne. Son histoire est bouleversante. Sans nul doute, il est le film le plus traumatisant depuis ces 30 dernières années.
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INTERDIT AUX MINEURS
30/05/2008 21:31
http://horreur.com/nouvelle-1509-martyrs-interdit-aux-mineurs.html NO COMMENT
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FORUM DE MARTYRS
25/05/2008 16:39
Voici le lien du forum que j'ai preparer exclusivement pour "MARTYRS"
http://martyrs-le-film.forum-actif.net/
VENEZ NOMBREUX !!!!!
Commentaire de gibbon (05/06/2008 20:22) :
Juste un petit mot pour dire de ne pas oublier l'équipe de comédiens
canadiens, car Catherine Bégin, Robert Toupin et Patricia Tulasne sont de
grandes vedettes au Québec...
Salut à tous ...
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Commentaire de STAFF (07/06/2008 11:57) :
Voila c'est rajouter dans la section CASTING ,aussitot sît ,aussitot
fait :)
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INTERVIEW DE PASCAL LAUGIER
24/05/2008 13:09
Avec "MARTYRS", le réalisateur Pascal Laugier ("SAINT ANGE") signe le film d'horreur le plus terrifiant de ces 30 dernières années. Une claque monstrueuse qui redonne les lettres de noblesse au terme de « l'horreur » au cinéma. Présenté au Marché du Film à Cannes, son second long métrage a provoqué de vives réactions unanimes. Le shocker "MARTYRS" s'apprête très prochainement à sortir dans les salles françaises. Ce qu'on peut en dire c'est que le film ne lésine sur rien. "MARTYRS" est un film d'une noirceur sans égale au propos radical. Rencontre avec Pascal Laugier :
Oh My Gore ! : "Bonjour Pascal, d'où est née cette passion pour le cinéma, et plus particulièrement pour le film de genre ?"
J'ai aimé le cinéma, sans doute, par l'ennui que m'inspirait la vraie vie. Je viens d'une région, la Côte d'Azur, où tu peux te sentir très vite isolé si tu n'aimes pas spécialement bronzer sur une plage ou traîner avec les potes. Et, puis, je me sentais trop complexé, trop timide pour faire ce genre de trucs. J'étais happé par quelque chose d'autre, comme imaginer des histoires, écrire, la musique aussi me passionnait. Le cinéma a cristallisé tout ça et je me suis retrouvé à passer le plus clair de mon temps dans les salles, en cachette de mes parents, à voir tous les films, y compris les moins de mon âge... Sans réfléchir, de façon totalement instinctive, je me suis senti très vite attiré par tout ce qui relevait du fantastique. Et l'horreur me fascinait comme le "grand truc interdit". Et puis, il y avait des vrais vidéoclubs, à l'époque. Qui louaient autre chose que des nouveautés. Y'avait du stock, des films mystérieux avec des jaquettes incroyables, de tous les pays, de toutes les périodes. Aujourd'hui, quand je passe devant un vidéoclub, ça me déprime au dernier degré. Mon histoire est très banale, en somme. L'exemple tout à fait moyen d'un jeune "nerd" de province qui se découvre un univers intérieur qui lui prend tout son temps et le désocialise !
Oh My Gore ! : "Comment t'es venue l'envie de faire du cinéma ?"
Quand j'ai vu "RAZORBACK" de Russell Mulcahy. Avant, c'était une idée vague, au fond de ma tête. Mais là, j'ai vraiment compris que ce que je voyais sur l'écran, et qui m'éblouissait, résultait de la vision d'un mec qui choisissait ce que j'allais voir, et comment j'allais le voir. Faut dire que dans "RAZORBACK", les effets de mise en scène étaient voyants ! N'empêche, j'adore ce film aujourd'hui comme au premier jour. L'ouverture, avec le vieux chasseur, l'éolienne en contre-jour et la première attaque du sanglier, soutenu par la musique synthétique d'Iva Davies, je trouve ça toujours aussi fascinant. A partir de cette expérience, je n'ai eu de cesse de me faire des films dans la tête, d'inventer des scénarios, d'imaginer des images en mouvement. J'étais obsédé par l'idée de découpage. Mon père a cédé, m'a filé sa caméra super 8, de marque Bell et Howell, et j'ai fais mes premiers machins. Des trucs fantastiques, absolument nuls, tournés-montés, totalement amateurs. Mais j'étais malade de ça et je n'ai plus jamais pensé faire autre chose.
Oh My Gore ! : "Peux-tu nous raconter ton parcours ?"
Parcours super classique : après le bac passé à Antibes, fac de lettres option cinéma à Paris. J'y reste deux mois. Je pensais rencontrer plein de dingues de cinéma, mais ça n'a pas été le cas. Après un cours sur le "KING KONG" original où on nous expliquait que le grand singe était un symbole phallique par excellence, je me suis tiré, c'était trop déprimant. Alors, mes parents ont cassé leur tirelire et j'ai fais une école de cinéma privée, où je suis resté trois ans. Je m'y suis aussi pas mal ennuyé, mais au moins, j'ai pu réaliser un court-métrage en pellicule chaque année. Tous nuls, d'ailleurs. L'un d'eux, un machin chichiteux, prétentieux et mal foutu qui s'appelait "TÊTE DE CITROUILLE", m'a permis de tourner avec l'immense Howard Vernon, qui est mort peu de temps après. Mais pas à cause de mon film ! Toujours est-il qu'après trois ans d'étude, et malgré une cinéphilie personnelle qui s'étoffait, mes films étaient absolument merdiques. Et pourtant, je les avais fait avec une telle passion ! C'était dur de me confronter au résultat. J'étais assez déprimé, c'était une sale période de ma vie. Je n'ai pas trouvé de travail, mon banquier a coupé les vivres et je suis redescendu vivre dans le sud chez mes parents. L'échec total, la misère. J'avais la sensation que Paris me dégageait comme un cafard. Dans le sud, j'accepte un job de veilleur de nuit, je reprends des forces, je réfléchis à tous mes échecs et décide de rempiler. Le cinéma me manque trop. J'économise patiemment les trois quarts de mon maigre salaire, mois après mois. En parallèle, je bosse un peu pour une production italienne qui tourne des pornos chics dans la région. Je réalise et photographie quelques trucs, tous en pellicule, ce qui m'aide à progresser techniquement. Mais bon, c'est pas la joie. Quand la somme économisée atteint les 50 000 balles de l'époque, je lance un court-métrage, "QUATRIEME SOUS-SOL", un film fantastique qui se passe dans une morgue. Je tourne comme je peux, avec une équipe de jeunes gens du coin et quelques potes de Paris. L'expérience est super difficile, mais le résultat est, pour une fois, pas trop mal. Je montre un premier bout à bout muet à Christophe Gans qui, aimant beaucoup ce qu'il voit, me propose de venir faire le making of de son "LE PACTE DES LOUPS", alors en préparation. Du jour au lendemain, ma vie change. Un putain de conte de fée. Je largue mon job de veilleur de nuit et je reviens sur Paris. Deux ans après, je me retrouve à préparer "SAINT ANGE", mon premier long-métrage. Je n'en reviens toujours pas.
Oh My Gore ! : " "SAINT ANGE" a été ton premier long métrage. Quelles étaient tes attentes ? Est-ce que le succès du film t'a permis de trouver plus facilement des partenaires pour monter "MARTYRS" ?"
"SAINT ANGE" n'a pas été un succès, tu rigoles ! Le film a eu quelques ardents défenseurs mais, dans l'ensemble, il s'est fait défoncer ! A nouveau, j'étais complètement désespéré, j'ai mis presque deux ans à m'en remettre ! L'expérience de la fabrication du film a été un paradis, j'ai adoré tourner et monter ce film, je me sentais rempli de son histoire, de son univers, c'était un genre de cinéma que je rêvais de faire depuis que j'avais quinze ans et aujourd'hui encore, je suis très fier du résultat. Mais la sortie, ça a été un cauchemar absolu ! Je haïssais mes distributeurs (qui me le rendaient bien) et je sentais que le film n'était absolument pas compris ! Mais c'était mon premier film, j'étais vert, naïf, c'était impossible pour moi de savoir qu'une sortie pouvait être aussi douloureuse... J'ai tout découvert d'un coup, la rudesse de ce système, la compétition entre les gens, le fait que vous êtes traité comme une merde quand vous ne ramenez pas beaucoup d'argent, tout ça était très dur à vivre. Je le savais de façon théorique, le vivre est tout à fait autre chose. Et puis le public n'a pas bien reçu ce film et lui aussi sait être très cruel ! C'est la règle du jeu, mais ça fait quand même souffrir. Mais, bien sûr, on se remet de tout. L'important, c'est de tourner le film suivant.
Oh My Gore ! : "Comment est né le script de "MARTYRS" ?"
Tandis que je développais un autre projet avec Richard Grandpierre qui prenait du temps à se financer, Manuel Alduy, de Canal+, nous a fait savoir qu'il cherchait des projets de genre et que, aimant beaucoup "SAINT ANGE", il aimerait en lire un à moi. Avec Richard, on a vu là un moyen de lancer un film assez vite, et je me suis attelé à la tâche. J'ai écrit "MARTYRS" en moins de cinq mois, ce qui est très peu. J'étais dans une énergie aussi noire qu'urgente. L'histoire est sortie presque comme dans un processus d'écriture automatique. Une scène créait la suivante qui créait la suivante, etc... Après quelques versions corrigées, je tenais une histoire qui me paraissait forte et inattendue. Le ton très sombre, très morbide du projet correspondait à l'état dans lequel j'étais quand je l'ai écrit. Je me suis dis que la radicalité du film était la seule façon honnête, intègre et personnelle de raconter cette histoire.
Oh My Gore ! : "Au moment d'écrire "MARTYRS", as-tu pris en compte les critiques jugeant "SAINT ANGE" de film prétentieux et référentiel?"
Je suis le critique le plus impitoyable de mon propre travail. "SAINT ANGE" a tous les défauts d'un premier film, mais, aujourd'hui encore, je ne vois pas où et comment, par quel raisonnement délirant, ce film peut être taxé de prétentieux. C'est quoi pas prétentieux ? Un film qui donne des coups de coude dans le bide du public ? Un réalisateur qui prend de la distance avec ce qu'il raconte pour montrer qu'il est plus intelligent que son film ? Le cinéma de cancre et de ricaneur, personnellement, je déteste. Le truc, c'est que dans les interviews j'ai tendance à dire ce que je pense, ce que j'aime, ce que j'aime pas, et qu'il y a un certain nombre de fans énervés que ça agace prodigieusement, qui préfèreraient que j'emploie une langue de bois promotionnelle, bien lisse et bien démagogique. Mais ma nature, à moi, c'est de l'ouvrir. C'est comme ça, et que mes détracteurs se rassurent, j'en paie régulièrement le prix. Quant au fameux problème du "référentiel", je m'étonne qu'on n'aille pas poser la question à tout un tas de cinéastes dits "d'auteur" dont les influences sont pourtant tout aussi évidentes. On est dans une position vraiment chiante en France quand on ne fait pas du cinéma typiquement "français", même si ce terme ne veut pas dire grand-chose. Aucune critique, aucune insulte n'arrivera à égaler de moitié l'intensité de celles que je m'envoie tout seul !
Oh My Gore ! : " "MARTYRS" est un film inspiré de faits divers atroces. J'aimerais revenir sur ce qui t'a poussé à montrer les souffrances de l'homme ?"
"MARTYRS" est une histoire originale, inventée de toutes pièces. Le hasard a fait qu'effectivement deux faits divers ont été révélés qui ont quelques points communs avec mon scénario. Très peu, en vérité. Aller vers un tel sujet m'a, encore une fois, été inspiré par mon état personnel. A un moment de ma vie, j'ai eu comme l'intuition que notre époque était d'une brutalité extrême. A chaque fois que j'allumais la télévision, que j'étais, d'une façon ou d'une autre, confronté à la vision du monde selon les médias, selon la fameuse "opinion publique", j'étais pris d'un dégoût profond. Je ne voyais que le triomphe du cynisme, que l'accentuation du pouvoir des dominants, que le mépris pour l'expérience humaine au profit d'un catéchisme édifiant aussi stupide que mortifère. La fin de toutes les utopies, de toutes les illusions. Aujourd'hui encore, les sociétés occidentales me paraissent de plus en plus invivables, j'ai la sensation douloureuse qu'une violence sourde y écrase les gens. L'angoisse individuelle est à son paroxysme, on compte les perdants. Rien d'original dans ce que je dis, mais c'est suffisamment profond en moi pour créer un besoin, une urgence de film. L'horreur me paraissait le genre idéal pour exprimer ça. Cette violence perpétuelle, qui semble se nourrir d'elle même, a t-elle un sens ? "MARTYRS", c'est le résultat de ça. C'est un film qui annonce une mauvaise nouvelle. Quelque chose comme "Le Monde est Mort". C'est un film malade. Peut-être même une maladie parvenue à son stade terminal. Il me semble impensable, en ce moment, de faire des films légers et optimistes. L'idée même m'écoeure.
Oh My Gore ! : "Qu'est-ce qui t'effraie le plus aujourd'hui ?"
Le triomphe de la vision du monde selon TF1.
Oh My Gore ! : " "MARTYRS" est un film d'horreur pur. D'une monstruosité rare. Wild Bunch qui officie à la fois en producteur et distributeur, t'a laissé carte blanche pendant toute la production ? Ou tu as dû quand même repenser certaines séquences dont cet incroyable cauchemar sensoriel auquel on assiste en milieu de film ?"
Ni mon producteur ni mon distributeur ne m'ont demandé de couper quoi que ce soit. Le film, tel que vous l'avez découvert au marché à Cannes, est exactement le mien.
Oh My Gore ! : "Qu'est-ce qui te plait aujourd'hui dans le cinéma de genre ?"
Les films qui y croient, qui continuent à penser qu'on peut raconter des histoires, que tout n'est pas fini. Le fantastique, au sens large, est un genre si libérateur, si prompt aux idées nouvelles et aux expérimentations que je m'étonne qu'il soit aussi souvent récupéré, digéré, formulé. Il y a bien des films de fans que je trouve totalement vendus à la cause de ce qu'ils prétendent détester. Dernièrement, j'ai aimé "THE DEVIL'S REJECTS", "THE INVISIBLE", "HOSTEL", "JOSHUA", "ALTERED", "SILENT HILL", "THE WIG", "REINCARNATION", etc. Et je nourris une passion absolue pour les films de M. Night Shyamalan. Même si je suis loin de partager ses opinions politiques, je le considère comme l'un des plus grands cinéastes en activité.
Tous les films que tu cites sont des films-orphelins, des prototypes, faits par des barges aussi fabuleux qu'isolés qui essaient, au lieu de nourrir leur frustration via internet, de passer à l'acte. Pour ce que j'en sais, ce sont tous des gars qui n'avaient aucun piston dans le cinéma et qui se sont bougés les fesses parce que leur désir de faire des films était immense. Par contre, je crois qu'il est imprudent de rêver. Au risque de passer pour un colporteur de mauvaises nouvelles, je ne crois absolument pas à l'émergence d'un cinéma de genre français, je veux dire à échelle industrielle. Ce cinéma n'a d'ailleurs jamais existé. A l'époque, des gens comme Cocteau ou Franju étaient tout aussi isolés et marginaux. Pour savoir si un cinéma de genre français serait commercialement et artistiquement viable, il faudrait, une année, en produire au moins soixante et voir ce qui se passe. Faire les calculs à l'arrivée. Exactement comme pour les comédies, qui sont tournées en masse alors que la plupart ne fonctionnent pas. Mais, évidemment, cela n'arrivera pas. Pour produire de très beaux giallii, il a fallu que les italiens en tournent par dizaines. Pareil pour les films d'horreur américains. Sur le nombre invraisemblable tourné, combien sont simplement regardables ?
Oh My Gore ! : " "SAINT ANGE" était un film référentiel, un bel hommage au cinéaste Lucio Fulci. Avec "MARTYRS", tu sembles t'éloigner des simples inspirations, de tous les clins d'œil que font en général les jeunes réalisateurs. Le film s'impose de lui-même comme une future référence. Jusqu'où es-tu allé puiser toutes ces folles images qui nous pétrifient dans "MARTYRS" ?"
Je suis allé là où je sentais que le film devait aller. Encore une fois, c'était une question d'honnêteté, d'intégrité vis à vis du sujet que je traitais et de mon rapport émotionnel à lui. Les images, je les ai puisées dans les sentiments que m'inspire le monde actuel...
Oh My Gore ! : "Il y'a une très nette distinction entre le SAINT « ANGE » et le diabolique "MARTYRS", je l'ai perçu comme un appel à l'aide. "MARTYRS" est un film réac qui cherche à nous faire ressentir un état des lieux général. J'ai l'impression que tu cherches à démystifier une classification et un malaise constant qu'on retrouve tant dans les productions actuelles que dans notre société ?"
Ma réponse est contenue dans ta question et ça me touche beaucoup ce que tu dis... Tu as raison, "MARTYRS" est réactionnaire, au sens premier du terme, évidemment. Une espèce d'instantané baroque, excessif et désespéré des rapports humains actuels. Une réaction aussi au cynisme et à la démagogie insoutenable d'un certain nombre de films dits "tout public" produits par notre cinéma. Ces films que je trouve, dans les valeurs qu'ils véhiculent, tellement plus brutaux que le mien !
Oh My Gore ! : "Beaucoup de jeunes réalisateurs français s'orientent vers des productions de remakes (souvent mauvaises). Que penses-tu de ces relectures (sans âmes) ?"
Pour l'instant, je ne trouve pas ça très concluant. Mais les carrières sont longues, il faut laisser à ces jeunes cinéastes le temps de développer leur travail, de trouver leur système. On est tous très jeunes. Pour l'instant, l'Espagne a sorti quelques perles supérieures aux nôtres, c'est indiscutable. Tant mieux, ça crée de l'émulation. Quoique "INNOCENCE" de Lucille Hadzihalilovic soit quand même un putain de chef-d'oeuvre ! Je ne bosse pas au rythme du temps médiatique. Je travaille pour essayer d'être encore là dans vingt ans et c'est très dur d'y arriver, croyez-moi ! N'oublions pas que James Cameron a commencé par "PIRANHAS 2" ! Quand on est français, il faudrait qu'on arrive à faire le film de genre absolu tout de suite, celui qui réunisse les obsessions de tous les fans (alors que les fans sont tous très différents), qui fasse une unanimité totale, qui soit inattaquable... C'est juste impossible... Et certains fans français sont d'une malveillance absolument extraordinaire à notre égard !
Oh My Gore ! : "Les États Unis t'ont probablement sollicité dès la sortie de "SAINT ANGE" ?"
J'ai effectivement reçu les scripts que tout le monde reçoit. Parfois, je croisais un autre jeune cinéaste français et on se marrait à se dire que deux agents différents nous avaient envoyé les mêmes nanars ! J'ai eu un seul bon projet entre les mains : un thriller fantastique du nom de "KNOWING", que j'avais vraiment beaucoup aimé. Quand j'ai dit à mon agent américain que je voulais le faire, je n'ai plus eu aucune nouvelle. Trois mois plus tard, tandis que je lui demandais ce qu'il advenait de ce projet, il m'a dit : Euh, oui... Euh... C'est Alex Proyas qui va le faire... Ce qui en dit long sur notre statut de petits frenchies à Hollywood !
Oh My Gore ! : "Mylène Jampanoï est une future grande actrice. Elle est totalement frappée et poignante (en même temps quand on a vu le film, on la comprend). Peux-tu nous parler des deux actrices principales, Morjana Alaoui et Mylène Jampanoï, dans "MARTYRS" ?"
Mylène Jampanoï, j'ai su que c'était elle après son premier essai. Il y avait une énergie très noire en elle. Quelque chose qui collait bien avec le profil de son personnage. Et puis, sa cinégénie est extraordinaire, elle imprime vraiment la pellicule ! Elle était si convaincue par le projet, elle avait tellement envie de le faire, que ça a participé à mon envie aussi. Parce qu'il fallait quelqu'un qui n'ai peur de rien. Sur le plateau, quand elle tournait, elle dégageait un truc tellement dangereux qu'elle terrifiait l'équipe canadienne. A tout moment, un incident pouvait arriver, on se sentait au bord d'un désastre imminent, c'était incroyable ! Morjana, face à elle, était lumineuse. Je trouve magnifique la façon dont elle se révèle au fur et à mesure du film. Elle a été un soldat à mes côtés, ne se plaignant jamais, ne refusant rien, me donnant toujours tout. Ses scènes dans le sous-sol révèlent une comédienne hors du commun. Elle aussi est passée par tous les états sur le plateau... Il y a quelque chose en elle que je trouve bouleversant.
Oh My Gore ! : "Est-ce que le script a été présenté à d'autres actrices, et quelles étaient leurs réactions ?"
Le script a été présenté à énormément d'actrices, connues, un peu connues ou totalement débutantes, qui l'ont refusé. J'avais l'impression de leur proposer un film porno. Faut pas rêver : le film d'horreur, en France, continue à subir les foudres des préjugés et du conformisme. Et un milieu plus conformiste et plus bourgeois que le cinéma, ça n'existe pas.
Oh My Gore ! : "Pourquoi avoir choisit la province de Montréal pour tourner "MARTYRS" ?"
Pour des raisons économiques.
Oh My Gore ! : "Tu as fait équipe avec Benoît Lestang, son travail est juste superbe. Il semble extrêmement impliqué et fier de travailler sur un tel projet. Comment s'est déroulée votre collaboration ?"
Benoît a été l'un de mes plus importants alliés sur ce film. Beaucoup plus qu'un collaborateur, il a passé des nuits à travailler plutôt qu'à dormir... Il se trouve que dans la vie, Benoît est un ami, on se connaît depuis des années, depuis "LE PACTE DES LOUPS", en fait. Pendant la préparation de "MARTYRS", on partageait même une maison dans le centre de Montréal. Le film était une expérience difficile. Sans lui, j'aurais été assassiné par les difficultés. Le script était assez clair sur ce qui se passait à l'image. Il y avait des effets de toutes sortes, pratiquement tous les jours. Benoît était là, à chaque fois, avec ses propositions, ses concepts et ses solutions sauvetage quand ça ne marchait pas. Il m'a sauvé les fesses un nombre incalculable de fois. Et puis, hors plateau, il était aussi mon confident, celui qui m'aidait à prendre un peu de recul sur ce que je faisais, histoire d'être sûr que je ne faisais pas n'importe quoi, ce dont on n'est jamais sûr !
Oh My Gore ! : " "SAINT ANGE" est sorti sur pas moins de 200 copies de films, il me semble, depuis l'effet "SAW", les exploitants et les distributeurs restreignent la diffusion de films de genre, aujourd'hui, les films sortent souvent sur un circuit ultra limité. Je pense à l'excellent "THE MIST" de Darabont ou le remake récent d' "HALLOWEEN", quelle est ton opinion là-dessus ?"
Je pense que c'est le retour à une France qui sent la naphtaline. Je pense qu'on vit le grand retour du mépris du "genre". A nouveau, c'est une époque de crispation. On veut des films qui ne fissurent rien, qui ne font pas de vague. On vit une époque de moralisme et de conservatisme. PS : Je ne partage pas du tout ton admiration de "THE MIST", mais c'est hors sujet !
Oh My Gore ! : " "MARTYRS" interdit aux moins de 18 ans ? Est-ce que cette interdiction te paraît acceptable ?"
La décision finale de la commission de classification tombera le 27 mai. D'ici là, on n'est sûr de rien. Si "MARTYRS" est interdit aux moins de 18 ans, ça ne me parait pas, en soi, scandaleux. On peut effectivement raisonnablement penser qu'un adolescent de seize ans peut attendre un peu pour le voir. Et puis, ça favorisera chez lui l'envie de le voir quand même et de passer par la porte de sortie pour s'incruster dans la salle, idée qui me comble d'aise ! Non, ce qui est scandaleux, c'est qu'un film estampillé "-18" a toutes les peines du monde à trouver un réseau normal de salles. C'est très nouveau depuis "SAW 3". Un certain nombre de grands exploitants français ont fait savoir, en interne, qu'ils ne voulaient plus diffuser de films avec ce genre d'interdiction. Ca, c'est une honte absolue ! C'est à la presse, et particulièrement à la presse cinéma de sortir de sa torpeur et de commencer à parler clairement de ce scandale. Car les multiplexes ont une vision de plus en plus totalitaire de leur métier : vendre du pop corn avec des films qui n'offensent personne, décider ce que les gens pourront ou ne pourront pas voir, avec, en perspective, une vison exclusivement familiale du cinéma. L'horreur, quoi ! Je le répète, à terme, c'est le retour de la France sous Pompidou et d'une censure qui ne dit pas son nom.
Oh My Gore ! : "Penses-tu au final que quoi qu'il advienne pour "MARTYRS", la censure française reste encore malgré tout une grande frustrée ?"
Encore une fois, en France, la censure, officiellement, ça n'existe pas !
Oh My Gore ! : "Quelle expérience tires-tu du film ?"
C'est encore un peu tôt pour rendre compte... J'ai fini "MARTYRS" il y a quelques semaines seulement... C'était une expérience difficile. Mais je me suis fait peur, c'était très enrichissant.
Oh My Gore ! : "Quelles sont tes attentes désormais ?"
Tourner un troisième film !
Oh My Gore ! : "La sortie salle de "MARTYRS" semble se décaler à Septembre (allusion aux Martyrs de Septembre), était-ce un choix réfléchi suite à l'évaluation de la censure ou pour être mieux soutenu sur le marché international?"
La date de sortie est pour l'instant indéterminée. Ca ne devrait pas tarder. En tout cas je vous jure bien que, contrairement à certaines rumeurs, le film va sortir !
Oh My Gore ! : "Ton dernier film de flippe en date, c'était ?"
"DISCO". Ca m'a vraiment fait très peur...
Oh My Gore ! : "Aurais-tu un projet fantasmagorique ?"
Un film d'horreur ultra-friqué où Paris serait envahi par une horde de créatures rampantes. Ca s'appellerait : LA FIN
Oh My Gore ! : "Dernier mot, "THE TALL MAN" où en est le projet ?"
Projet abandonné. Ca ressemble trop, de par le sujet, à un film qui est sorti y'a pas très longtemps. Ce sont des choses qui arrivent !
Oh My Gore ! : "Merci Pascal"
Merci encore de votre soutien !
Propos recueillis par Cosmocats (Avril 2008)
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PRESENTATION
24/05/2008 12:59
Quatre ans après son remarquable premier film, Saint Ange, Pascal Laugier est de retour derrière la caméra avec ce qui s'impose comme LE film de genre attendu par tous les fans depuis des mois. Un film de chausses trappes, assez violent et assez surprenant, dont on attend forcément beaucoup et qui arrivera dans nos salles le 18 Juin 2008.
Les premières images viennent donc de tomber avec l'ouverture du site officiel du film qui propose déjà une petite sélection de photos... Rendez-vous immédiatement sur
http://www.martyrs-lefilm.com !
Nous sommes dans les années 70, quelque part en France : une petite fille est retrouvée un soir sur le bord d'une route nationale, hagarde, dans un état physique catastrophique. Elle s'appelle Lucie, elle avait disparu 14 mois plus tôt. La Police découvre très vite l'endroit de sa séquestration : Une chambre froide dans un abattoir désaffecté. Attachée à un siège, dans une obscurité quasi totale, la petite vivait recluse. On ne comprend pas les raisons de son enlèvement, on ne sait pas comment elle a finalement pu échapper à ses ravisseurs. Internée dans un service pédiatrique, Lucie, proche de la catatonie, ne raconte pas ce qu'elle a vécu. Visiblement, ne le comprend t-elle pas elle-même. Pas de trace d'abus sexuel sur son corps, la piste pédophile est écartée, ce qui rend son enlèvement plus mystérieux encore. L'enquête est une impasse.
15 ans plus tard.
Lucie a grandi. Sortie de l'hôpital où elle a passé de nombreuses années, elle n'a bientôt qu'une idée en tête : retrouver ses bourreaux, comprendre les raisons de son calvaire. Aidée dans sa quête par Anna, une amie inséparable rencontrée à l'hôpital, Lucie croit reconnaître ses tortionnaires, par hasard, dans un article de journal. Trouvant leur adresse, elle se met à les espionner, bientôt certaine de les reconnaître. Anna, elle, en est moins sûre : Lucie, qui n'a plus toute sa tête, a tendance à voir le mal partout. Il faut dire que pendant des années, presque tous les soirs, dans le silence de sa chambre d'hôpital, elle n'avait de cesse de dire à Anna que quelque chose, tapi dans l'ombre, l'attaquait.
Kevin Prin
Commentaire de christine 77 (02/06/2008 21:01) :
Je suis trop impatiente ,je pense que la sortie va me paraitre une éternité
tellement l'engouemement pour ce film ,me prend aux tripes biz
tres bo ton blog
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Commentaire de brice_all (02/06/2008 21:03) :
+5 Ton attirance pour ce film a l'air bien reél moi aussi je
l'attend ,la différence c'est que je ne l'ai pas vu
@+
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AFFICHE 1
AFFICHES 2
AFFICHE 3
Commentaire de Le cercle noir (12/09/2008 18:06) :
Créa affiche Le Cercle Noir http://www.lecerclenoir.fr/
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Commentaire de Le cercle noir (12/09/2008 18:07) :
Créa affiche Le Cercle Noir http://www.lecerclenoir.fr/
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B.O EXTRAIT
25/05/2008 14:35
ORIGINAL MUSIC FROM MARTYRS
Voici un extrait de la BO de MARTYRS des frères Cortès (aka SEPPUKU PARADIGM)
Commentaire de koszzzz (09/11/2008 09:11) :
je suis allé voir ce film et j'ai du sortir de la salle... je cherche
quelqu'un qui pourait me raconter la fin... svp
http://koszzzz.skyblog.com
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REACTIONS 3
25/05/2008 14:06
Le prochain exemple en date est Martyrs, un film de genre réalisé par Pascal Laugier, qui risque fort de connaitre les foudres de la censure, mais plus grave encore, des distributeurs. Car cela fait un certain temps que non seulement produire un film dit transgressif est devenu de plus en plus difficile en France, les budgets alloués par les télés allant vers des comédies familiales se ressemblant toutes plus les unes que les autres.
Mais en plus quand sortent des films qui ont dû batailler avec des contraintes de travail épuisantes et des budgets ridicules, ce sont les cinémas eux-mêmes qui leur ferment les portes : distribution hasardeuse, dans une poignée de cinoches seulement, certains multiplexes passant parfois le film du moment dans 5 salles différentes. UGC refuse de d iffuser purement et simplement tout film d'horreur interdit aux moins de 16 et 18 ans, depuis des soit disant incidents lors d'une projection de Saw 3 (qui s'est vu affublé d'une incohérente mais féroce interdiction aux moins de 18 ans, là où le dernier rambo, pourtant plus violent et barbare se limite aux moins de 12 ans seulement !). Souvenez-vous de la pub de Frontières qui vendait le film en affichant clairement son interdiction aux mineurs. Ce qui peut passer pour un formidable coup de pub... est une demande de la Commission de classification des œuvres cinématographiques !
Mais tout n'est pas noir. Malgré le budget communication ridicule de ce genre de films, il existe des moyens alternatifs de faire parler de son oeuvre grâce notamment à Internet. Et ça tombe bien, les bien pensants ne connaissent pas ! C'est bien simple, pour le film de Laugier, aucune image n'est visible si ce n'est l'affiche. Un trailer devrait être diffusé dans quelques jours, vous l'aurez compris, non pas à la télé, mais sur la toile.
Certains journalistes proches du réal font tout leur possible pour en vanter les qualités en parlant de véritable expérience sur pelloche. Voyez par exemple l'article de David Fakrikian sur son site...
Malheureusement, Martyrs est en passe de devenir une oeuvre maudite supplémentaire, un métrage qui mettrait encore un coup à l'exception culturelle et sa "diversité". Cette diversité, elle se situe aujourd'hui entre Bienvenue chez les Chtis et Asterix 3. Comprenez bien que je ne critique pas ces deux films. Mais je trouve que ce n'est pas très large...
J'aimerais juste voir autre chose à l'affiche, parce que sinon le cinéma est bel et bien en passe de mourir...
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REACTIONS 3
25/05/2008 14:04
Au delà du fantastique. Au delà de l'horreur. Au delà de l'indicible. Voir Martyrs et mourir.
Le plus grand film d'horreur français depuis un demi-siècle existe. Je l'ai vu. Il s'appelle Martyrs. Un film qui dépasse l'entendement, et toute forme de critique traditionnelle. Chroniquer Martyrs selon les règles de la presse cinéma serait une chose vaine. A quoi bon raconter l'histoire du film ? Martyrs s'apparente à ces experiences ultimes de l'existence, qui sont difficilement retranscriptibles. On ne raconte pas un accident dont on a miraculeusement échappé indemne, ou sa plus folle nuit d'amour. On les vit.
Oubliez le (minuscule) budget du film. Oubliez l'histoire. Oubliez Saint-Ange, le premier film décrié (et pourtant aux qualités indéniables) de Pascal Laugier. Oubliez la promotion (ou plutôt la criminelle absence de promotion). Oubliez les Saw, Hostel, Frontière(s), Irréversible, ou tout autre film "extrème" auquel celui-ci pourrait être comparé. La portée de Martyrs va bien au delà de la triviale production d'horreur / fantastique des cinq dernières années. Martyrs pulvérise la distance entre film et spectateur, le propulse dans un voyage au bout de l'enfer et de lui-même. Quelque chose d'inégalé, d'inespéré.
Martyrs fait partie de cette catégorie de films trop rare au cinéma. Celle qui donne au spectateur des moments qu'il va chérir (ou haïr) jusqu'à la fin de ses jours. Souvenez-vous, Ben qui après avoir lutté toute la nuit, se fait flinguer par un chasseur idiot dans La Nuit des Morts-Vivants. Le final de 2001 Odyssée de l'Espace. L'épilogue des Frissons de L'Angoisse. Le premier meurtre de Suspiria... C'est cette essence, cette distillation de l'horreur, cette habileté a basculer dans l'indicible, ce savoir-faire oublié, que Martyrs réussi (enfin !) à retrouver.
Difficile donc d'en dire plus sans compromettre aux futurs spectateurs l'expérience Martyrs. Contentons nous de noter que ce film possède l'une des plus belles déclaration d'amour que l'on ait pu voir depuis la naissance du cinéma (superbement jouée par deux femmes, Morjane Aloui et Mylène Jampanoi). Que la construction déroutante du film, jouant sur la connaissance des genres du spectateur, est très habile, et abouti à une désorientation sensorielle similaire à celle que va expérimenter le personnage principal, garantissant ainsi une identification totale. Et enfin qu'une séquence ultra-violente de 20mn sans dialogue, juste avant le dernier acte du film, va choquer, non pas pour son graphisme, (qui ne descend jamais dans l'exploitation gratuite, quoi qu'essayeront de vous en convaincre les détracteurs), mais pour le traumatisme psychologique qu'elle fait subir à l'actrice principale, et par identification au spectateur.
Martyrs, c'est sûr, va diviser. Il n'y a pas trois manières d'appréhender la puissance du film. Adhésion, ou rejet total vont être à l'ordre du jour. C'est qu'à l'heure ou la France vit le triomphe de la comédie régressive, préférant faire l'autruche devant la crise de société, la dépression économique et la perversion des valeurs, Martyrs fait figure d'œuvre salutaire et transgressive. A la fois un acte de résistance, et de sanité.
Certes, l'incompréhension va être de mise pour une partie du public. On entend déjà, dans les coursives du marché du film, se murmurer des accusations (injustifiées) de misogynie, voir de fascisme. Mais au delà de la controverse qu'il va provoquer, une seule chose doit compter : tout amoureux du cinéma qui se respecte, ne peut pas mourir sans avoir vu cette œuvre démentielle qu'est Martyrs.
David Fakrikian
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NOUVELLES CRITIQUES CANNES SPECTATEURS
25/05/2008 13:54
Réaction de Djeeloo
le 30/04/2008 à 02h02
Chef d'oeuvre, chef d'oeuvre ! Ayant la chance d'avoir vu ce film, terminé et monté, en salle obscure, je peux vous dire qu'il ne m'a pas laissé indifférent. Tout est soigné, de la lumière aux décors, comme la musique parfois inattendue mais toujours appropriée, l'ambiance sonore... Le jeu de tous les comédiens est vraiment bon. Saint Ange était réussi (son, photo, DA en géneral) mais parfois un peu "trop beau", on en oubliait le contenu du film. Dans "Martyrs" rien n'est surfait mais tout est intense, chaque élément de l'oeuvre sert l´histoire. Histoire ni prévisible, ni incohérente, ni prétexte pour montrer ceci ou cela. Film violent? Oui bien sûr. Ca s'appelle Martyrs, pas Oui-Oui à La Plage. Mais rien n'est gratuit ou complaisant, outrancier, exagéré. La violence n'est ni le centre du film ni son "intérêt principal et racoleur" (Je ne cite là personne du forum, c'est juste une paire de guillemets) . On est tout de suite happé par cet univers réaliste et concerné par ces personnages. C'est un des rares films auxquels je n'arrive pas à trouver de défaut, ou des petites déceptions à la sortie de la salle. Ben... Ca m'a touché quoi !
Ce film mérite une grande considération, pour toutes ses qualités et le talent de son auteur.
Patience, donc, le 18 Juin ce n'est plus très loin.
G.
Réaction de dvdvision
le 16/04/2008 à 19h12
Ce n'est pas un "énième" film (de torture). C'est autre chose. Quelque chose comme le meilleur film fantastique français jamais réalisé. Ou dans le genre... Un vraie claque
Réaction de Le Toursiveu
le 15/04/2008 à 18h40
Dans le même genre, je me permets de citer Shiver (Eskalofrio), film espagnol d'Isidro Ortiz vu au BIFFF cette année, un excellent film de trouille (le genre qui vous fait hurler maman) dans ses deux premiers actes et qui lui aussi rend un très bel hommage aux Chiens de Paille dans son troisième acte!
Espérons une sortie en salle. Car il faut l'avouer des films d'horreur qui font VRAIMENT peur de nos jours c'est pas monnaie courante...
Le nouveau film de Pascal Laugier (SAINT-ANGE) sortira dans les salles françaises le 18 juin et s'annonce comme le film le plus extrème jamais produit en France. Le film est porté par deux jeunes comédiennes, Mylène Jampanoï et Morjane Alaoui, qui n'ont pas rejeté ce scénario jusqu'au-boutiste à base de séquestrations d'enfants, de vengeance ultime et de douleur abyssale.
Synopsis : France, débute des années 70, une fillette kidnappée quatorze mois plus tôt est retrouvée. En convalescence à l'hôpital, elle se lie avec une autre gamine traumatisée. Une nuit, la première est terrorisée par une monstrueuse apparition. Quinze ans plus tard, on sonne à la porte d'une famille ordinaire. Le père ouvre, se retrouve nez à nez avec la même fillette devenue femme, armée d'un fusil. Elle lui tire dessus.
Réaction avant-garde de horreur-web.com
Je mise beaucoup sur ce film pour devenir LA référence du film d'horreur en France. Je suis assidument la moindre information depuis plusieurs mois sur le second long métrage de Pascal Laugier (SAINT-ANGE), et il faut bien dire que le réal fait tout pour rester discret quant à la teneur de son métrage. Pas grand chose à se mettre sous la dent. Et puis, sans crier gare, MARTYRS est projeté à Cannes et devient le "buzz" de la croisette. Une réputation élogieuse et sans borne naît des retours très prometteurs des spectateurs chanceux.
On croise les doigts pour une large sortie dans l'hexagone.
Une inquiétude tout de même. Le fait qu'aucune bande annonce ne pointe son nez sur la toile à 1 mois de la sortie en salles n'est pas très bon signe. Je ne serais pas étonné de voir la censure y mettre son grain de sable pour retarder, voir supprimer une sortie dans nos salles. Mais cela reste au conditionnel. C'est juste un ressenti !
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